La Passion du Christ.

Réalisation : Mel Gibson.
Scénario : Mel Gibson, Bruce Davey, Stephen McEveety.
Production : Bruce Davey, Mel Gibson et Stephen McEveety.
Musique : John Debney et Gingger Shankar.
Société de production : Icon Productions.
Distributeur : Newmarket Films.
Date de sortie USA : 25 février 2004.
Date de sortie française : 31 mars 2004.
Titre original : The Passion of the Christ.
Durée : 2h07.
Budget : 30 millions de dollars.
Box-office mondial : 612 millions de dollars.
Box-office USA : 370,8 millions de dollars.
Entrées françaises : 1 762 563 entrées.

Résumé.

Jésus de Nazareth est arrêté par les autorités religieuses juives. Jugé par le préfet Ponce Pilate puis condamné, ses derniers instants se font dans la souffrance jusqu’à son dénouement : être crucifié.

Affiches.

Images.

Le saviez-vous ? Anecdotes et coulisses.

La Passion du Christ retrace les dernières heures de la vie de Jésus. Il s’inspire des évangiles et d’autres textes sacrés.

Le film a été tourné en latin et en araméen. Mel Gibson ne souhaitait pas à la base l’utilisation de sous-titre mais il accepta finalement l’idée.

Jim Caviezel avait besoin de sept à dix heures de maquillage selon les scènes pour devenir Jésus. Il porte également un faux nez et ses yeux bleus ont été brunis numériquement.

En 2005, une version édulcorée de violence explicite (cinq minutes en moins) sort sous le nom Passion Recut.

Le tournage s’est déroulé du 4 novembre 2002 au 23 janvier 2003 en Italie.

Notre critique de La Passion du Christ.

Figure religieuse mais aussi historique, les films sur Jésus ne manquent pas dans le cinéma.

Ici, vous ne verrez donc pas un biopic sur le parcours d’un homme car on va se concentrer sur les douze dernières heures de sa vie. Autrement dit, on débute l’histoire à son arrestation et on la conclue sur sa mort. Que raconter alors sur une si courte durée ? C’est là que le sujet peut diviser. D’un côté, on voit les derniers moments très difficiles de la vie d’un homme. Torturé à l’excès, souffrant le martyr, le tout sur fond de politique et de religion. En effet, on y voit une confrontation entre la politique de Rome sur une région mais aussi sur l’autorité religieuse de cette même région. Comment calmer la foule sachant que ça provoquera quoi qu’il en soit quelque chose par la suite ? On regrettera quand même une absence globale de contexte, d’explications plus poussées. Ensuite, on ne peut pas le nier, il y a une violence très, très, trop forte. On tombe presque dans la gratuité tant ça tire en longueur et ça pourra choquer les plus sensibles. Enfin, il y a une dimension mystique du film avec une incarnation physique de Satan qui erre ici et là. Heureusement, on ne tombe pas pleinement dans le film fantastique pour autant.

Alors oui, Jim Caviezel n’a pas l’opportunité de montrer un énorme jeu d’acteur. En effet, on voit tout du long un homme torturé, affaibli, en souffrance perpétuelle (et de plus en plus forte), humilié… et pour autant, ne jamais faillir. On n’est pas non plus face à un surhomme car on voit qu’il est vraiment en détresse physique et qu’il ne tient que par sa Foi. Une Foi qui sera à peine survolée au final, rendant le personnage plus humain comme certains condamnés de l’époque. C’est également la création d’une icône qui se dessine. Dans les autres personnages, si Marie et Marie-Madeleine sont clairement sous exploitées, de même que les apôtres qui ne font que des apparitions (tout en respectant leur rôle dans les textes bibliques), c’est Ponce Pilate qui tire son épingle du jeu. Préfet de la région, il se doit de faire régner l’ordre et doit faire des choix pour s’en assurer. On voit au fond de lui qu’il n’apprécie pas le sort qu’il doit réserver à Jésus pour préserver une paix précaire.

Ce qui va surprendre directement et qui va aussi en faire sa force, le film est tourné en araméen et latin, et ce intégralement. Cela permet de donner une immersion plus forte et de mettre en valeur ses langues. La réalisation est bonne, créant une ambiance plutôt pesante à l’image de la psychologie du personnage. On aurait quand même apprécié d’avantage d’approche artistique, jouant sur le mysticisme de scènes clés pour en faire quelque chose de plus beau à voir. On le disait également, la violence est présente et le maquillage est très sanguinolent. Il y a quelque chose de malsain à ce que certaines séquences s’éternisent, comme celle de la flagellation et du chemin de croix. On a vite compris que c’était dure et ça semble plus être là pour renforcer le « martyr ». Néanmoins, on apprécie certains parallèles fait entre les dernières heures de Jésus et certains flashbacks de sa vie, créant ainsi une forme de boucle. On termine sur une bande originale appréciable qui est presque onirique, nous plongeant dans une autre dimension.

La Passion du Christ s’en sort plutôt bien malgré son sujet même si on regrette des séquences qui s’éternisent mais qui participent à la dureté de l’histoire.