Réalisation : Just Philippot.
Scénario : Yacine Badday et Just Philippot.
Production : Yves Darondeau, Emmanuel Priou, Clément Renouvin, Jérôme Seydoux et Ardavan Safaee.
Musique : Robin Coudert.
Société de production : Bonne Pioche, Logical Content Ventures, Logical Pictures et Pathé Films.
Distributeur : Pathé Films.
Première mondiale : 21 mai 2023 (Cannes).
Date de sortie USA : Inconnue.
Date de sortie française : 20 septembre 2023.
Titre original : Acide.
Durée : 1h30.
Budget : 11,7 millions d’euros.
Box-office mondial : 2,5 millions de dollars.
Box-office USA : Inconnue.
Entrées françaises : 238 964 entrées.
Résumé.
Des pluies d’acides de grandes envergures et dévastatrices traversent le France. Selma, 15 ans, va devoir survivre en étant aidée par ses parents, Michal et Elise, divorcés.
Casting.
Michal : Guillaume Canet.
Élise : Laetitia Dosch.
Selma : Patience Munchenbach.
Deborah : Marie Jung.
William : Martin Verset.
Images.
Le saviez-vous ? Anecdotes et coulisses.
Acide est inspiré du court-métrage du même nom du réalisateur qui a décidé de le porter sur grand écran.
Le projet débute en 2019.
Le film avait pour titre de travail Eau forte.
Le tournage s’est déroulé du 7 mars au 10 mai 2022 en France et en Belgique.
Notre critique de Acide.
Un film catastrophe et fantastique, français qui plus est, de quoi faire un détour tant c’est rare.
En effet, le concept de base va marquer les esprits et livrer un scénario assez intense. Commençons d’abord par le positif : l’ambiance. Après une première demi-heure qui pose les bases mais qui se veut parfois brouillonne, on entre dans le vif du sujet avec la catastrophe. On a donc beaucoup de tensions, de séquences dramatiques et fortes et surtout montrer une facette de l’esprit humain : l’instinct de survie. Il faut faire des choix, prendre des risques et on a cette intensité palpable durant une grande partie du film, la menace se voulant partout. Le scénario va aussi mettre au cœur une famille brisée qui va devoir recommuniquer, apprendre à se faire confiance, s’écouter. Une double intrigue ainsi lancée qui montre l’unité dans l’adversité. Il y a des prises de risque dans l’histoire et c’est appréciable.
Néanmoins, le scénario n’est pas exempt de défauts et c’est l’un des problèmes majeurs : l’incohérence. On le sait, les films catastrophes n’usent pas toujours de finesse et l’idée de faire une pluie acide détruisant tout sur son passage est intéressante. En revanche, c’est un phénomène météo qui est prévisible et… il n’y a absolument aucune réaction des autorités. Pas de plan d’évacuations, pas d’intervention massive de l’armée, polices et pompiers. Pas de réponse politique à un tél désastre. Certes, c’est une facilité scénaristique de nous plonger rapidement dans le chaos mais justement, il y a trop de pirouettes d’écritures pour créer des péripéties. Que ce soit tomber sur la seule maison habitée des environs, trouver un refuge perdu en pleine immense forêt, le réseau électrique qui se maintient… On sent que le scénario est écrit presque en chapitres où il fallait caser un problème pour faire avancer l’histoire. On aurait aimé avoir une explication également sur l’origine de cette pluie acide tant ça vient comme ça sans grandes raisons.
On se concentre sur trois personnages, sur trois membres d’une famille brisée et conflictuelle. Michal, le père, est quelqu’un de sanguin, impulsif, violent, ne sachant pas se contrôler (ce qui lui vaut la pose d’un bracelet électronique pour purger sa peine). C’est le genre de personnage ici qu’on peut détester par son comportement et ses choix (certains étant très douteux) mais on comprend aussi ce qui le motive : protéger sa fille. Il ferait tout pour elle. Cette dernière justement, Selma, il faut le reconnaître, est assez insupportable. Elle est insolente, n’obéit à rien, répond tout le temps pour montrer son désaccord et même en situation de crise, elle n’en fait qu’à sa tête. Pourtant elle a droit à des scènes touchantes d’une adolescente harcelée à l’école mais aussi meurtri par le divorce de ses parents. Enfin, Élise, la mère, a du mal à gérer sa fille et elle ne supporte pas son ex-mari. Elle ne voit que par son propre frère, fortuné, pour se sortir des situations.
Le point fort du film : sa réalisation. C’est fort, c’est violent, c’est sous tension constamment. C’est une course contre le danger, contre les nuages et ça donne une sorte d’étau qui ne fait que se resserrer car la pluie acide détruit tout sur son passage. Cela nécessite alors un apport d’effets visuels et les nuages se veulent clairement menaçant. C’est crédible à l’image, de même que les effets spéciaux. Les maquillages de gens brûlés à l’acide sont assez effrayants et certaines scènes pourraient en choquer plus d’un. La bande originale est également savoureuse pour créer du suspense et nous faire frissonner.
Acide a une base solide, une réalisation excellente mais souffre de solutions scénaristiques déjà vues.