Réalisation : Michael Curtiz.
Scénario : Julius J. Epstein, Philip G. Epstein, Howard Koch et Casey Robinson.
Production : Hal B. Wallis.
Musique : Max Steiner.
Société de production : Warner Bros..
Distributeur : Warner Bros..
Première mondiale : 26 novembre 1942 (New York).
Date de sortie USA : 23 janvier 1943.
Date de sortie française : 23 mai 1947.
Titre original : Casablanca.
Durée : 1h43.
Budget : 950 000 dollars.
Box-office mondial : 4,6 millions de dollars.
Box-office USA : 4,2 millions de dollars.
Entrées françaises : 3 574 443 entrées.
Résumé.
Propriétaire d’un club, Rick Blaine retrouve Ilsa Lund, son ancien amour. Mais elle est mariée à Victor Laszlo, membre de la résistance. Ils ont besoin de Rick pour les faire quitter le pays.
Casting.
Rick Blaine : Humphrey Bogart (VF : Claude Péran (1947) / Jacques Thébault (1980)).
Ilsa Lund : Ingrid Bergman (VF : Vivette Galy (1947) / Évelyne Séléna (1980)).
Victor Laszlo : Paul Henreid (VF : Michel Gudin (1947) / Dominique Paturel (1980)).
Capitaine Louis Renault : Claude Rains (VF : Camille Guérini (1947) / Jean-Louis Maury (1980)).
Major Heinrich Strasser : Conrad Veidt (VF : Raymond Loyer (1947) / Jean-François Laley (1980)).
Señor Ferrari : Sydney Greenstreet (VF : Antoine Balpêtré (1947) / Claude Bertrand (1980)).
Ugarte : Peter Lorre (VF : Francis Lax (1980)).
Carl : S. Z. Sakall (VF : Jacques Dynam (1980)).
Sam : Dooley Wilson (VF : Georges Atlas (1980)).
Affiches
Images.
Le saviez-vous ? Anecdotes et coulisses.
Casablanca est l’adaptation de la pièce de théâtre « Everybody Comes to Rick’s » non produite de Murray Burnett et Joan Alison de 1938. Les studios Warner Bros l’ont acheté 20 000 dollars, un très haut montant à cette époque.
Le scénario a été terminé trois jours avant le tournage.
Rita Hayworth, Margaret Lockwood et Michèle Morgan ont été envisagées pour le rôle d’Ilsa Lund ; Herbert Marshall, Dean Jagger et Joseph Cotten pour celui de Victor Laszlo.
La scène finale avec l’avion en arrière-plan est un subterfuge. L’avion était une maquette disproportionnée tandis que les figurants étaient des nains, le faux brouillard essayant de renforcer l’illusion.
Le film n’est sorti qu’en 1952 en Allemagne avec de nombreuses censures et une réécriture des dialogues lors du doublage. Il faudra attendre 1975 pour que les allemands découvrent le film dans sa version d’origine.
Le tournage s’est déroulé du 25 mai au 3 août 1942 en Californie.
Notre critique de Casablanca.
L’amour entre nazisme et résistance, un mélange étonnant mais intriguant.
Là où les comédies romantiques sont souvent assez mièvres et versant dans le sentimentalisme guimauve, ici le scénario est tout autre. En effet, il n’est pas question d’un amour avec un grand A mais plutôt d’un tiraillement entre les sentiments et les convictions. Cette originalité est appréciable car elle donne un autre angle par rapport aux relations humaines sentimentales avec les désirs et les rêves mais aussi les sacrifices. On est assez emballé par cette approche car c’est fait de manière convaincante. Le contexte joue aussi beaucoup avec cette présence du nazisme. Cette occupation accentue le danger car forcément, nos héros sont plus du côté de la résistance que de la collaboration. On évite qui plus est le grand élan patriotique pour quelque chose de plus subtil. C’est presque un film de guerre dans une ambiance posée, calme, loin de toute action et coup d’éclat. Néanmoins, on pourrait reprocher au scénario d’être très linéaire sans grandes péripéties. On a l’impression de faire du surplace malgré l’évolution de la situation. Les émotions ont du mal à être présente malgré les sujets abordés et c’est la principale faiblesse de l’histoire.
Trois protagonistes sont au cœur de l’intrigue. On commence avec Rick Blaine, incarné par Humphrey Bogart. Ce dernier est assez étrange, à la fois charismatique mais surtout inexpressif. On ne sait pas s’il incarne vraiment l’homme meurtri et impassible ou bien qu’il est un visage figé. Son rôle est pourtant fort, prenant des risques pour aider les gens à fuir le pays, ayant le cœur sur la main. Au contraire, l’actrice Ingrid Bergman est bien plus convaincante et touchante en Ilsa. Elle retrouve son ancien amour et doit vivre avec ce secret car elle pensait son mari mort. Elle est un peu coincée dans ses sentiments et ça le rend attachante car elle met les deux hommes dans une position délicate. Victor Lasolo se veut plus effacé dans le traitement du personnage malgré sa bravoure d’être résistant. Dommage qu’il n’est pas été plus développé pour mettre le mouvement plus en avant. Les seconds rôles sont plutôt bons et servent vraiment l’histoire. On notera aussi que le traitement des nazis n’est pas caricatural malgré le contexte de l’époque du tournage comme on aurait pu se l’imaginer pour alimenter la propagande.
Le scénario n’est pas des plus vivants mais la réalisation n’aide pas non plus. Certes, la sobriété peut être de rigueur ici mais elle n’apporte pas non plus une ambiance pesante au regard des enjeux. En revanche, il y a une maîtrise de l’éclairage qui donne à ce film en noir et blanc un charme indéniable. On sent cette maîtrise de l’image à travers une composition soignée. Malgré le fait que les lieux du film soient très restreints et principalement dans le club, on ne sent pas enfermé. Les décors sont crédibles quand on est en intérieur car en ce qui concerne « l’extérieur », le tournage en studio se ressent à cause d’un arrière-plan manquant de vie. Bémol également sur la bande originale qui n’apporte pas des mélodies porteuses et mémorables.
Casablanca est un bon film romantique par son approche originale et qui dispose d’une réalisation soignée mais pas exempt de tout défaut.