Réalisation : Alex Garland.
Scénario : Alex Garland.
Production : Gregory Goodman, Andrew Macdonald et Allon Reich.
Musique : Geoff Barrow et Ben Salisbury.
Société de production : A24, DNA Films et IPR.VC.
Distributeur : A24.
Première mondiale : 14 mars 2024 (Austin).
Date de sortie USA : 12 avril 2024.
Date de sortie française : 17 avril 2024.
Titre original : Civil War.
Durée : 1h49.
Budget : 50 millions de dollars.
Box-office mondial : 122,6 millions de dollars.
Box-office USA : 68,6 millions de dollars.
Entrées françaises : 628 798 entrées.
Résumé.
Dans un futur proche, des journalistes voyagent à travers les États-Unis alors qu’une guerre civile éclate et menace tout le pays dont le gouvernement est devenu une dictature.
Casting.
Lee : Kirsten Dunst (VF : Marie-Eugénie Maréchal).
Joel : Wagner Moura (VF : Eilias Changuel).
Jessie Cullen : Cailee Spaeny (VF : Leslie Lipkins).
Sammy : Stephen McKinley Henderson (VF : Thierry Desroses).
Anya : Sonoya Mizuno (VF : Emma Santini).
Président des États-Unis : Nick Offerman (VF : Bernard Métraux).
Dave : Jefferson White (VF : Frédéric Philippe).
Milicien : Jesse Plemons (VF : Olivier Benard).
Joy Butler : Juani Feliz (VF : Corinne Wellong).
Tony : Nelson Lee (VF : Alexandre Nguyen).
Eddie : Edmund Donovan (VF : Jérémie Bédrune).
Affiches.
Images.
Le saviez-vous ? Anecdotes et coulisses.
Le projet débute en 2022.
Le tournage s’est déroulé du 15 mars au 19 juin 2022 en Georgie et Angleterre.
Notre critique de Civil War.
Un pitch plutôt original même si on craint le phénomène de déjà-vu.
Et bien pas du tout et même de loin. En résumant brièvement, on découvre le métier de photographe de guerre. On a l’habitude de voir des clichés mais on ne se doute pas forcément de ce que ça donne sur le terrain pour immortaliser les images. Le scénario est clairement brutal, intense et met sous tension constante. C’est son ambiance qui se veut la plus marquante car le danger peut venir de n’importe où et n’importe quand et au lieu de fuir, on ne fait que se rapprocher de plus en plus des combats mais aussi de l’atrocité de la société. Ne vous attendez donc pas à savoir l’origine du conflit ni qui sont réellement les deux camps qui se battent, ce n’est pas le sujet du film. On y voit comment un pays est à la dérivé, entre les milices armées, les militaires renégats, ceux qui ne croient pas ce qu’ils ne vivent pas… On a ainsi plusieurs visions d’un conflit à travers l’objectif d’un appareil photo. C’est prenant et le plus dérangeant est que le contraste est parfois très fort tant on alterne entre séquences dures à voir avec des séquences plus légères, limite poétique, avec de beaux paysages, donnant un petit soupçon de repos avant de repartir sur le front.
On salue aussi un casting épatant mais surtout des personnages rudement bien développés. Lee est une photographe reconnue dans le milieu. Elle s’est forgée une armure pour ne plus être touchée par les horreurs qu’elle voit. Néanmoins, cela lui détruit petit à petit de son humanité, n’ayant plus réellement d’empathie, ne connaissant plus les risques ni la peur de la mort. On voit qu’au fond elle a vécu des traumatismes. Joel est un passionné d’adrénaline, prenant un malin plaisir à voir des séquences choquantes pour prendre la photo parfaite. Pourtant, lui aussi on va voir que certaines choses peuvent le déstabiliser et le faire craquer. Sammy est le vétéran du groupe, très âgé mais toujours mordu par son métier. Il est la voix de la raison, l’homme expérimenté. Puis nous avons Jessie. Jeune photographe toute débutante, elle se lance dans cette aventure et son évolution est impressionnante dans le film. Apeurée au début, elle va prendre goût à ce qu’elle fait avec sa dose d’inconscience.
La qualité continue avec sa réalisation qui ne laisse pas indifférent. En effet, elle casse tous les clichés du film d’action et de guerre. Au lieu des grosses fusillades et explosions (à part la séquence finale du film plutôt dantesque), on a affaire à du silence, des absences même de sons qui ne sont coupées que par le clic de l’appareil photo. Cela en devient déstabilisant car l’image parle par elle-même. Certaines scènes sont poignantes tant le travail sonore est efficace. Même constat très dérangeant avec l’opposition image et son. Alors qu’on assiste à quelque chose de tragique, on a droit à des chansons joyeuses, entraînantes… nous montrant ainsi l’absurdité de la situation qui déraille complètement.
Civil War est un film excellent, mettant à l’honneur les photographes de guerre, avec une réalisation impressionnante dont on ne ressort pas indemne.