Réalisation : Michael Showalter.
Scénario : Abe Sylvie.
Production : Kelly Carmichael, Jessica Chastain, Gigi Pritzker, Rachel Shane.
Musique : Theodore Shapiro.
Société de production : Searchlight Pictures, Freckle Films, MWM Studios, Searchlight Pictures et Semi-Formal Productions.
Distributeur : Searchlight Pictures.
Date de sortie USA : 17 septembre 2021.
Date de sortie française : 23 mars 2022.
Titre original : The Eyes of Tammy Faye.
Durée : 2h07.
Budget : Inconnu.
Box-office mondial : 2,7 millions de dollars.
Box-office USA : 2,4 millions de dollars.
Entrées françaises : Inconnue.
Résumé.
Portée par la Foi, Tammy Faye Bakker aime le spectacle. Elle rencontre Jim Bakker, un pasteur très enthousiaste. Ensemble, ils créent leur émission évangéliste qui rencontre un grand succès.
Casting.
Tammy Faye Bakker : Jessica Chastain (VF : Rafaèle Moutier).
Jim Bakker : Andrew Garfield (VF : Donald Reignoux).
Rachel LaValley : Cherry Jones (VF : Inconnue).
Jerry Falwell : Vincent D’Onofrio (VF : Gilles Morvan).
Fred Grover : Fredric Lehne (VF : Inconnue).
Richard Fletcher : Louis Cancelmi (VF : Jérémy Prévost).
Affiches.
Images.
Le saviez-vous ? Anecdotes et coulisses.
Dans les yeux de Tammy Faye est tiré de la vie de Tammy Faye Messner qui a participé à la télé-évangélisme, adapté du documentaire The Eyes of Tammy Faye (2000) de Fenton Bailey et Randy Barbato.
Jessica Chastain a vraiment interprété les chansons entendues dans le film. Elle passait aussi parfois quatre à sept heures de maquillage par jour.
Le projet débute en 2012.
Le tournage s’est déroulé en Caroline du nord.
Notre critique de Dans les yeux de Tammy Faye.
Un biopic, c’est toujours un pari risqué mais c’est parfois aussi grandement gagnant.
En traversant quelques décennies, on peut donc voir des évolutions d’intrigues car oui, le scénario est parfaitement bien écrit et se veut très captivant. Débutant par la naissance d’une relation puis le début d’un rêve qui devient un empire jusqu’à vaciller, c’est un projet ambitieux qui montre aussi bien les bons côtés du succès mais aussi ses dérives et ses failles qui peut aller jusqu’à la destruction. Bien que ça fasse caricatural dit comme ça, le rendu est vraiment idéal et ne laisse pas indifférent. Mais en parallèle, il y a aussi l’évolution d’une relation de couple. L’amour est fort présent avant de basculer dans le profit et les paillettes, délaissant leurs sentiments et même en oubliant leur Foi pour l’argent mais en se cachant cette vérité. Le côté religieux justement n’est pas l’enjeu principal du film car on est dans une approche différente de la Foi à travers la télévision qui monte ça en show pour la parole de Dieu mais surtout pour obtenir des dons de plus en plus énormes afin de bâtir des projets pour aider les autres mais en en profitant aussi et allant jusqu’à faire des détournements. On ressent pas mal de choses dans ce film et c’est une des forces du scénario. On voit également une évolution des mœurs et de l’approche des thèmes à travers les âges.
L’autre énorme atout du film est son casting. On commence avec Jessica Chastain qui est très impressionnante. En avançant dans le temps, elle se métamorphose pour devenir le personnage célèbre et c’est grandiose tant elle devient méconnaissable. Elle dépeint une femme très religieuse mais très portée par le monde du spectacle. Conciliant les deux, elle est passionnée par ce qu’elle fait mais en devient trop dépendante. Elle souffre intérieurement tant la pression est forte et qu’elle se sent délaissée par son époux. Elle se prend les pieds dans le tapis sans le reconnaître. Elle est très compatissante et elle est touchante surtout quand elle aborde l’homosexualité dans les années 1970, s’opposant alors à l’Église. Son mari est incarné par Andrew Garfield, lui aussi remarquable. Aimant le show car convaincu par sa Foi (plus que pour Tammy), il va créer tout un empire avec ses émissions, ses projets immobiliers, ses rêves de plus en plus grands mais voulant trop en donner à sa femme qu’il se perd lui aussi dans les galères financières. Une relation qui va vivre des hauts et des bas, où l’amour va aller et venir continuellement en traversant de nombreuses épreuves.
L’avantage de la réalisation est qu’on avance chronologiquement, nous permettant de vraiment prendre toute la saveur de l’intrigue. Il y a un gros travail de reconstitution des décennies et l’immersion est très réussie. La mise en scène tient parfaitement la route, offrant beaucoup de rythmes quand il faut surtout lors des shows télévisés, reproduisant des images d’poque avec un grain de l’image si particulier. Il y a même des vidéos d’archives de la presse pour nous resituer correctement et nous rappeler que tout ceci a été une réalité. Mais l’énorme point fort du film repose sur le maquillage. Si le vieillissement d’Andrew Garfield reste « facile », celui de Jessica Chastain est bluffant. On ne reconnait plus l’actrice et comme on voit sa métamorphose durant deux heures, c’est extrêmement convaincant. Le seul petit bémol du film reposerait sur sa bande originale qui se veut trop discrète, sauf quand Tammy chante mais cela reste assez rare finalement.
Dans les yeux de Tammy Faye est un film magnifique et touchant.