Réalisation : Antoine Fuqua.
Scénario : William N. Collage.
Production : Todd Black, Antoine Fuqua, Joey McFarland et Will Smith.
Musique : Marcelo Zarvos.
Société de production : Apple TV+, CAA Media Finance, Escape Artists et McFarland Entertainment.
Distributeur : Apple TV+.
Date de sortie USA : 2 décembre 2022.
Date de sortie française : 9 décembre 2022 (Apple Tv+).
Titre original : Emancipation.
Durée : 2h12.
Budget : 150 millions de dollars.
Box-office mondial : Inconnue.
Box-office USA : Inconnue.
Entrées françaises : Inconnue.
Résumé.
En 1863, Peter est un esclave. Il décide de s’enfuir vers le nord et de rejoindre l’Armée de l’Union durant la guerre de Sécession.
Casting.
Peter : Will Smith (VF : Greg Germain).
Jim Fassel : Ben Foster (VF : Alexandre Gillet).
Dodienne : Charmaine Bingwa (VF : Annie Milon).
Gordon : Gilbert Owuor (VF : Jean-Michel Vaubien).
André Cailloux : Mustafa Shakir (VF : Daniel Njo Lobé).
Sénateur John Lyons : Jayson Warner Smith (VF : Jean-François Aupied).
Sergent Howard : Steven Ogg (VF : Inconnue).
Général William Dwight : David Denman (VF : Emmanuel Jacomy).
Leeds : Grant Harvey (VF : Yoann Sover).
Harrington : Ronnie Gene Blevins (VF : Inconnue).
Major G. Halstead : Paul Ben-Victor (VF : Fabrice de La Villehervé).
Images.
Le saviez-vous ? Anecdotes et coulisses.
Emancipation est tiré de l’histoire vraie de l’esclave Gordon.
Le projet débute en 2020.
Le film eut une sortie limitée dans quelques salles aux États-Unis avant sa diffusion mondiale sur Apple TV+ quelques jours plus tard.
Le tournage s’est déroulé en Louisiane et Californie.
Notre critique de Emancipation.
L’esclavagisme est un thème régulièrement abordé dans le cinéma et très souvent, c’est prenant.
Ce scénario ne déroge pas à la règle. On prévient tout de suite, c’est un film dur à regarder par sa violence (non gratuite) qui retranscrit la dureté de cette période, d’une traque sans relâche sous haute tension, d’un niveau de survie poussé sans aucune aide et bien entendu l’impact également psychologique des esclaves. Du début à la fin, on va donc se tenir à notre siège. L’histoire tente de maintenir un infime espoir de s’en sortir et c’est ce qui ajoute à la gravité de l’ensemble. Alors certes, par moment, même si c’est inspiré d’une histoire vraie, on se doute que certains passages sont un peu « romancés » pour que ça tienne en un film mais le tout reste vraiment convaincant. On pourrait juste regretter un manque d’émotions plus fortes que montrées. Néanmoins, le travail sur l’écriture est remarquable tant au final il y a peu de dialogues et tout va passer par l’image.
Sur l’intégralité du métrage, seul deux personnages seront vraiment exploités. Évidemment, il y a son héros, Peter. Dès le début, on comprend qu’il a un fort caractère et qu’il ne se laissera pas faire. Il n’agit pas pour autant comme un rebelle qui veut tout détruire. Il a trouvé le moyen de garder le moral et va profiter d’une occasion pour s’enfuir. Commence alors un long périple pour rejoindre la « zone libre pour les esclaves ». C’est un combat aussi bien contre la nature que contre ses traqueurs mais aussi un combat psychologique pour tenir bon par différents stratagèmes. Il est ingénieux, débrouillard et plein de volonté. S’ensuit son enrôlement dans l’armée et son attachement à sa liberté et à la patrie. L’autre rôle, même s’il n’est pas assez exploité à nos yeux, est le « chasseur ». Jim est un gardien d’esclaves qui va tout faire pour retrouver son bien. Il est froid mais aussi méthodique, tout aussi intelligent et ça va être un duel à chaque instant.
On le disait, l’image a une place importante et pour cause, le réalisateur a opté pour une approche intéressante : le noir et blanc. Enfin, pas tout à fait. On est plutôt dans un film désaturé, donnant ainsi un aspect « ancien film » pour l’ancré à son époque sans pour autant trop l’éloigné. En effet, il y a par moment quelques touches colorés, faisant un lien avec notre monde moderne que l’esclavagisme n’a pas entière disparu. Cela donne une ambiance immersive plus prononcée. La mise en scène aussi tend à sublimer certaines séquences avec des mouvements de caméra pesants. C’est techniquement magnifique et la bande originale ne fait qu’accentuer davantage l’aspect dramatique mêlé à un mince espoir.
Emancipation est un sublime film servi par une réalisation excellente et un scénario poignant.