Réalisation : Steven Spielberg.
Scénario : Robert Rodat.
Production : Steven Spielberg, Ian Bryce, Mark Gordon et Gary Levinsohn.
Musique : John Williams.
Société de production : Dreamworks Pictures, Paramount Pictures, Amblin Entertainment, Mutual Film Company, H2L Media Group et Mark Gordon Productions.
Distributeur : DreamWorks Distribution.
Première mondiale : 21 juillet 1998 (Los Angeles).
Date de sortie USA : 24 juillet 1998.
Date de sortie française : 30 septembre 1998.
Titre original : Saving Private Ryan.
Durée : 2h49.
Budget : 70 millions de dollars.
Box-office mondial : 482,3 millions de dollars.
Box-office USA : 217 millions de dollars.
Entrées françaises : 4 143 325 entrées.
Résumé.
Après la mort de ses trois frères en pleine Seconde Guerre Mondiale, l’Etat-Major demande au Capitaine Miller de mener une mission de sauvetage pour retrouver sur le champ de bataille le soldat Ryan afin de le ramener au pays et à sa mère.
Casting.
Capitaine John H. Miller : Tom Hanks (VF : Jean-Philippe Puymartin).
Sergent Michael Horvath : Tom Sizemore (VF : Renaud Marx).
Richard Reiben : Edward Burns (VF : Ludovic Baugin).
James Francis Ryan : Matt Damon (VF : Damien Boisseau).
Daniel Jackson : Barry Pepper (VF : Emmanuel Garijo).
Stanley Mellish : Adam Goldberg (VF : Luc Boulad).
Adrian Caparzo : Vin Diesel (VF : Lionel Melet).
Irwin Wade : Giovanni Ribisi (VF : Damien Witecka).
Caporal Timothy E. Upham : Jeremy Davies (VF : Mathias Kozlowski).
Lieutenant DeWindt : Leland Orser (VF : William Coryn).
Capitaine Fred Hamill : Ted Danson (VF : Robert Guilmard).
Colonel Bryce : Bryan Cranston (VF : Pierre Dourlens).
Affiches.
Images.
Le saviez-vous ? Anecdotes et coulisses.
Il faut sauver le soldat Ryan s’inspire des frères Niland, une fratrie de quatre soldats américains durant la Seconde Guerre Mondiale.
Harrison Ford et Mel Gibson ont été envisagés pour le rôle du Capitaine John Miller ; Neil Patrick Harris et Edward Norton pour celui du soldat Ryan.
La scène du débarquement, tournée en Irlande avec 1000 figurants provenant de la réserve de l’armée irlandaise, a coûté 11 millions de dollars sur les 70 qu’a couté le film. Pour les figurants, certains étaient de vrais amputés. Elle fut tourné en 25 jours.
Le choix de Mat Damon a été fait sur sa non célébrité. Néanmoins, il a remporté entre temps l’Oscar pour Will Hunting.
Matt Damon a été le seul acteur à ne pas suivre un entraînement de militaires, ceci afin que les acteurs lui en veuillent vraiment à l’instar de leurs personnages.
À cause de son extrême violence pour la séquence du débarquement, le comité de censure en Inde a demandé à expurger le film, ce à quoi Spielberg s’est refusé et voulait se priver de l’Inde. Le ministre de l’intérieur indien a vu le film et a ordonné qu’il soit diffusé tel quel.
Le discours de Ryan à la fin du film concernant l’espionnage de son frère est une improvisation de l’acteur Matt Damon.
La lettre que lit le général au début du film est une vraie lettre d’Abraham Lincoln.
Le village de Ramelle a été intégralement construit.
Le tournage s’est déroulé du 27 juin et 27 août 1997 en Irlande, Angleterre et France.
Notre critique de Il faut sauver le soldat Ryan.
Des films sur la Seconde Guerre Mondiale, il y en a beaucoup mais peu vont rester ancrés dans les mémoires.
Celui-ci en fait partie sans grand contestation possible. Déjà car on n’est pas dans un film patriotique à la gloire des américains mais dans quelque chose de bien plus passe-partout. On assiste à une sorte de mission de sauvetage où il faut trouver un homme sur un champ de guerre de grande envergure. Le scénario va donc s’appuyer davantage sur l’humain, la fraternité, la bravoure. Des thèmes souvent abordés dans les films de guerre. L’histoire va ainsi débuter avec le débarquement en Normandie jusqu’à l’objectif de la mission en passant par différentes batailles. Pour autant, nous avons droit aussi à des séquences plus tranquilles misant sur les dialogues, ce qui donne des moments d’accalmies appréciables.
Appréciables car en effet, le scénario va aussi aborder ce qui ne peut être dissocié d’un film de ce genre : les horreurs de la guerre. Si vous avez l’estomac sensible, vous aurez clairement du mal à regarder le long-métrage. Rien que la séquence du débarquement est une pure boucherie qui va prendre aux trippes par sa brutalité sanguinaire. Et cela va être le cas dans d’autres séquences de bataille. Rien n’est gratuit ici car au contraire, cela ne fait que montrer une dure réalité. On y ressent la peur, le dégoût, le questionnement, l’envie de partir, de rentrer chez soi… une terreur viscérale qui est magnifiquement bien retranscrite qu’on ne peut sortir du film indifférent sur ce qu’il s’est passé. Et on le répète, sans glorifier un camp ou détruire l’autre. Une neutralité qui permet, même si on reste que d’un côté, d’être témoin au plus au cœur du conflit et des ressentis des soldats.
Car oui, c’est une histoire d’hommes. Avec un casting irréprochable, nous avons droit aussi à différents personnages auxquels on va s’attacher. Le fait d’être toujours au sein du groupe va nous en faire membre indirectement. Le héros est bien sûr le Capitaine Miller que Tom Hanks va sublimer. C’est l’officier en charge de la mission et il ne se la joue pas surhumain ni grand moralisateur. Il veut juste rentrer chez lui et il fait son job. Il n’est ni autoritaire ni laxiste, c’est un officier qu’on a envie de suivre au combat. Il est assisté par le Sergent, quelqu’un fort en gueule qui est loyal à son capitaine et qui a une grande expérience de la guerre, aidant ainsi ses frères d’armes. Les autres protagonistes du groupe ne sont pas forcément tous développer de la même façon. On a le sniper qui fait toujours une prière à chaque coup de feu, le juif qui se déchaîne sur les soldats nazis… mais on retiendra surtout le traducteur. Il est à notre image dans un sens. Il n’a fait que son entraînement, n’a aucune expérience du combat, est souvent transis par la peur et il préfère le dialogue aux armes. Enfin, on termine avec Ryan, qu’on découvre sur le tard, qui va devoir supporter la douleur de la perte de ses frères mais aussi un conflit tellement violent qu’il va avoir peur.
Steven Spielberg à la manœuvre, on sait qu’on va avoir du spectacle et il faut reconnaître qu’il n’a pas fait semblant. Rien que la séquence du débarquement plante l’ambiance et marque surtout les esprits tant on n’avait jamais vu ça au cinéma. Scotché à notre fauteuil, les trois heures se déroulent à une telle vitesse tant il y a des choses à voir. Ce qui va frapper réside dans l’aspect documentaire. La caméra tremble, est sans cesse en mouvement, filmé à l’épaule et nous donnant ainsi une immersion renforcée car on est dans l’action, aux côtés des hommes et on ressent ce qu’ils endurent. C’est même dérangeant de se dire que certains ont vécu un tel enfer. Les teintes colorimétriques grisâtres donnent aussi un vieil aspect à l’image qui nous replonge dans l’époque. Même chose également dans le travail des décors et des costumes qui sont parfaits. On notera des passages sonores de grande envergure mais aussi plus assourdissants, symbolisant les explosions proches des oreilles. Si la bande originale ne donnera pas des mélodies percutantes, elles donnent une petite charge émotionnelle supplémentaire.
Il faut sauver le soldat Ryan est un chef d’œuvre du cinéma de guerre, nous plongeant au cœur d’un enfer et montrant tout le talent de Steven Spielberg pour marquer les esprits.