Inception est le genre de film à revoir plusieurs fois pour en saisir toutes les subtilités car oui, il possède un scénario complexe mais surtout une fin très ouverte. En effet, alors que la mission de Cobb a réussi, il revient enfin chez lui et retrouve ses enfants. Il décide alors de lancer sa toupie : si elle tourne sans s’arrêter, il est dans un rêve ; si elle tombe, il est dans la réalité. Il part rejoindre ses enfants, la caméra se fixant sur la toupie et on semble la voir vaciller avant que l’image ne se coupe, nous laissant alors avec la question : rêve ou réalité ? On va vous répondre.
La toupie : le vrai totem ?
On rappelle ce qu’est un totem, tel qu’Arthur l’explique à Ariane : « Trouve toi un petit objet, éventuellement lourd, que tu peux garder sur toi en permanence (…). Quand tu regardes ton totem, tu peux être sûr et certain de ne pas être dans le rêve d’un autre ». Tout de suite on pense à la fameuse toupie que Cobb utilise. Chacun a son propre totem que lui seul en connait ses spécifiés. Pour Arthur, c’est un dé truqué. Pour Ariane, c’est une pièce d’échecs. Il ajoute ensuite quand Ariane veut toucher son dé : « Si tu le touches, ça annule tout le bénéfice ».
On comprend donc aisément que si quelqu’un touche le totem qui n’est pas le sien, il n’y a aucun moyen de savoir si on est dans un rêve ou dans la réalité. Ce qui semble logique. Tout le long du film, Cobb utilise la toupie jusqu’à cette fameuse scène conclusive où il veut savoir si les retrouvailles avec ses enfants sont réelles. Mais si vous êtes attentifs à un moment du film, on apprend surtout une chose de la bouche même de Cobb : la toupie appartient à Mal.
De ce fait, à chaque fois que Cobb utilise le totem, ce n’est pas le sien et il ne peut donc jamais savoir s’il est dans un rêve ou dans la réalité. On vous a mis dans l’idée que la toupie était la clé.
Quel est le vrai totem de Cobb ?
C’est là qu’il fallait être encore plus attentif car tout est dans le sens du détail. Les plus observateurs l’auront sans doute remarqué car c’est subtil et la caméra n’insiste jamais dessus et pire encore, on voit rarement la main gauche de Leonardo DiCaprio, qui est soit cachée par quelque chose soit dans sa poche. Le vrai totem de Cobb est son alliance. S’il la porte, il est dans un rêve (« Dans les rêves, on est toujours ensemble »). S’il ne l’a pas, il est dans la réalité.
Lorsqu’il est dans l’avion juste avant de débuter la mission, on voit sa main tomber suite à son endormissement. La caméra fait un gros plan dessus et on voit clairement une absence d’alliance. Même chose quand on voit Cobb brancher à la machine pour s’endormir.
Dans toutes les séquences d’un niveau de rêve, il porte bien son alliance.
Quant à la toute dernière scène, on peut voir qu’avant de lancer la toupie, il ne porte pas d’alliance à la main. Conclusion : la fin du film est la réalité.
La réalité ? Vraiment ?
Si on se fie au totem, effectivement on peut conclure que la fin du film est la réalité. Pourtant, la force du film repose sur la manipulation de l’esprit car oui, vous êtes manipulés en permanence. Et si la scène finale n’était au final… qu’un rêve ?
On part du principe que tout ce qui se déroule tout au long du film correspond au bon niveau entre rêve et réalité. On va donc analyser la dernière partie lorsque Cobb et Ariane sont dans les limbes. Cette dernière se jette dans le vide pour remonter d’un niveau, Cobb a dit au revoir à sa femme mais il veut retrouver Saito, qui lui seul peut l’aider à retrouver ses enfants.
Cobb retrouve un Saito vieillissant et à partir de là, quelque chose diffère du reste du long-métrage. Revenons juste sur un point du film qui a son importance : on voit chaque protagoniste remonter les niveaux de rêve. Tous sauf… Cobb. On passe directement des limbes à l’avion. Facilité de réalisation direz-vous ? Et si justement ce n’était pas le cas ? Un film qui mise autant sur le souci du détail ferait ça volontairement ?
Cobb aurait fait son choix : rester dans son rêve parfait. Les limbes étaient l’endroit où il a construit avec Mal tout leur monde idéal. Il franchit ensuite la douane de l’aéroport et là un détail devrait aussi vous intriguer, qui a déjà commencé dans la scène dans l’avion. Il est dit dans le film que les projections cherchent le rêveur et on le voit à plusieurs reprises que ce soit avec Fisher Jr. dans le bar ou bien lorsqu’Arthur demande à Ariane de l’embrasser. Et que se passe-t-il au réveil de Cobb dans l’avion ? Tout le monde le regarde. C’est d’autant plus flagrant dans l’aéroport. Alors que Cobb aurait réussi la mission, il croise Ariane, Eames, Fisher Jr… chacun le regarde mais… aucun ne vient le féliciter, comme si c’était un étranger ou… un rêveur.
Cobb revient alors chez lui et retrouve ses enfants dans la même position que dans ses souvenirs avec de très légères nuances. Et que dit Cobb à Ariane ? « Parce que construire un rêve à partir de souvenirs, c’est radical pour perdre toute notion de ce qui est réel et de ce qui est rêvé ».
Peu importe la toupie ou l’alliance, Cobb se trouve heureux avec ses enfants. Conclusion : la fin du film est un rêve.
Et si la vraie Inception était sur… Cobb ?
Quoi ? On vous aurait menti ? Tout le film on nous indique qu’on fait une Inception sur Fisher Jr. et tout semble tourner autour de ce fil conducteur. Néanmoins, regardons le film sous un autre aspect.
Cobb demande de l’aide à Miles pour trouver une architecte talentueuse. Il est donc présenté à Ariane qui est de plus annoncée comme « plus forte que toi Dom ». Autrement dit, le maître de l’extraction et qui a réussi à faire une Inception a quelqu’un d’encore plus doué que lui. De plus, le prénom d’Ariane n’est pas anodin. Dans la mythologie grecque, elle aide à sortir du labyrinthe. Labyrinthe ? Et oui, dans le film elle a pour objectif d’en créer.
Venons en maintenant au postulat : Miles, aidé par Ariane, mène une Inception sur Cobb pour l’aider à oublier sa femme et aller de l’avant. En partant de ça, redécouvrons le film.
Ariane est celle qui va creuser le plus possible le passé de Cobb et ses secrets, là où même Arthur, le meilleur ami de Cobb, ne sait pas tout. Elle s’enfonce de plus en plus profondément, sillonnant l’esprit de Cobb, pour découvrir que Cobb a créé une Inception sur Mal pour qu’elle accepte « qu’elle n’est pas dans la réalité ». Ce qui malheureusement va entraîner sa mort.
Qui va entraîner Cobb de plus en plus loin, lui demandant à plusieurs reprises de partager ce secret, d’oublier son passé, d’accepter d’avancer ? Qui va aller jusque dans les limbes pour provoquer l’ultime confrontation ? Oui, c’est bien Ariane. Et justement dans les limbes, Cobb accepte enfin de dire au revoir à Mal, refermant sa blessure et sa culpabilité.
Dans la dernière séquence, Miles l’attend à l’aéroport (il était à Paris et le voilà aux États-Unis), comme s’il voulait voir si sa mission secrète avait réussi. On voit ensuite Cobb heureux de retrouver ses enfants. On serait bien dans la réalité (l’alliance toujours absente qui plus est).
« On est arrivé comment ici ? »
Partons alors dans une autre théorie bien plus complexe. Qui nous dit qu’on est dans les bons niveaux de rêves annoncés ?
Pour rappel, tel qu’on le comprend dans le film :
- Réalité : là où Mal s’est suicidée.
- Niveau 1 : la ville pluvieuse.
- Niveau 2 : l’hôtel.
- Niveau 3 : le bâtiment enneigé.
- Niveau 4 : les limbes.
On va donc rejoindre la théorie précédente sur une Inception de Cobb non pas par Miles mais par… Mal. Mais Mal est morte allez vous-dire. Vraiment ?
Tout au long du film, quand on voit Mal, elle insiste bien auprès de Cobb pour qu’il revienne dans la réalité mais lui est convaincu d’y être déjà. Mais rappelez-vous aussi une des explications de Cobb à Ariane : on ne se souvient jamais de comment on est arrivé dans un rêve. Et si ce qu’on prend pour la réalité de Cobb n’est en fait… qu’un niveau de rêve ?
On aurait donc le plan suivant :
- Réalité.
- Niveau 1 : là où Mal s’est suicidée.
- Niveau 2 : la ville pluvieuse.
- Niveau 3 : l’hôtel.
- Niveau 4 : le bâtiment enneigé.
- Niveau 5 : les limbes.
Le fait que Mal se suicide montrerait donc qu’elle était encore à un niveau de rêve et qu’elle a eu raison de se jeter par la fenêtre, afin de revenir dans SA réalité, laissant Cobb au niveau 1. Sachant que ça fonctionnait, elle aurait pratiqué elle-même une Inception sur Cobb pour le faire revenir dans la bonne réalité. Sauf qu’elle échoue et la fin du film serait donc bien un rêve où il s’est complètement perdu dans les limbes.
Les enfants, qu’en est-il ?
Un argument revient parfois avec la présence des enfants dans les souvenirs de Cobb (petite fille en robe rose, petit garçon en chemise à carreau) qu’on voit à un moment du film puis on les revoit à la toute fin du film avec… les mêmes tenues. Cela pourrait appuyer le fait qu’on soit toujours dans un rêve car en plus d’avoir quasiment la même position, ils portent les mêmes vêtements alors qu’il s’est écoulé quelques années.
Il faut pour cela être attentif à un détail… dans le générique. Et oui, entre les deux séquences, Phillipa et James ne sont plus incarnés par les mêmes personnes. Dans le souvenir, c’est donc Claire Geare (3 ans) et Magnus Nolan (20 mois) alors que dans la fin du film, c’est Taylor Geare (5 ans et grande sœur de Claire) et Johnathan Geare (3 ans). Pourquoi avoir pris le soin d’une telle modification si on ne devait être que dans un rêve ? Sauf si Cobb a, dans la théorie du rêve, fait vieillir ses enfants.
Verdict final.
Vous l’aurez donc compris, chaque théorie est valable avec ses arguments et pourtant elles sont contradictoires car il n’y a que deux options possibles : rêve ou réalité. Une idée vous a été mise dans la tête et il est difficile de s’en défaire.
Vous avez été vous mêmes victimes d’une Inception.