Réalisation : Christopher Nolan.
Scénario : Christopher Nolan.
Production : Christopher Nolan et Emma Thomas.
Musique : Hans Zimmer.
Société de production : Warner Bros.,Legendary Entertainment et Syncopy.
Distributeur : Warner Bros..
Date de sortie USA : 16 juillet 2010.
Date de sortie française : 21 juillet 2010.
Titre original : Inception.
Durée : 2h28.
Budget : 160 millions de dollars.
Box-office mondial : 836,8 millions de dollars.
Box-office USA : 292,6 millions de dollars.
Entrées françaises : 4 915 637 entrées.
Résumé.
Dom est un expert de l’Inception, à savoir glisser une idée dans le subconscient en passant par les rêves. Une mission à haut risque s’offre à lui mais qui pourrait lui permettre de retrouver sa liberté.
Casting.
Dominic « Dom » Cobb : Leonardo DiCaprio (VF : Damien Ferrette).
Arthur : Joseph Gordon-Levitt (VF : Alexis Victor).
Ariane : Elliot Page (crédité Ellen Page) (VF : Jessica Monceau).
Eames : Tom Hardy (VF : Patrice Baudrier).
Robert Michael Fischer Jr. : Cillian Murphy (VF : Rémi Bichet).
Mr. Saito : Ken Watanabe (VF : Tōru Tanabe).
Mallorie « Mal » Cobb : Marion Cotillard (VF : elle-même).
Stephen Miles : Michael Caine (VF : Frédéric Cerdal).
Yusuf : Dileep Rao (VF : Gilles Morvan).
Peter Browning : Tom Berenger (VF : Jacques Frantz).
Nash : Lukas Haas (VF : Philippe Bozo).
Maurice Fischer : Pete Postlethwaite (VF : Jean-Bernard Guillard).
Affiches.
Images.
Le saviez-vous ? Anecdotes et coulisses.
Inception débute en 2000 avec une première ébauche de scénario traitant d’un casse et de voler des rêves, s’orientant dans un genre horrifique.
Brad Pitt et Will Smith ont été envisagés dans le rôle de Cobb ; James Franco dans celui d’Arthur ; Evan Rachel Wood, Emily Blunt, Rachel McAdams, Emma Roberts, Jessy Schram et Carey Mulligan dans celui d’Arian ; Kate Winslet dans celui de Mal.
Le film a été envisagé en diffusion en 3D par les studios mais le temps de post-production était trop long et Chris Nolan n’était pas satisfait de la qualité des essais.
Les sons des trombones dans la musique correspondent à une version ralentie de la chanson « Non je ne regrette rien » d’Edith Piaf, qui est présente à plusieurs reprises dans le film et qui sert à se réveiller.
Notre critique de Inception.
Un film de Chris Nolan, on le sait, il faut s’accrocher par moment. Mais lorsqu’il nous entraîne dans les rêves, il faut s’attendre à ne pas en ressortir indemne.
Si jamais vous ne fermez les yeux qu’une minute ou que vous n’aimez pas les films qui triturent les méninges, passez votre chemin. En effet, il est rare de voir un scénario avec une telle maîtrise d’écriture tant c’est un puzzle géant très alambiqué et en plus jouant sur différentes temporalités. C’est là justement qu’il est possible de se perdre car on va passer par plusieurs émotions avec en toile de fond le deuil mais aussi l’amour, l’envie de retrouver une vie, sortir de l’ombre, l’entraide… Des valeurs certes classiques mais tellement bien gérées qu’on ne fait même pas attention. La vraie originalité repose sur l’emboîtement des rêves, le rêveur rêvant et on plonge ainsi dans le subconscient. Ne vous attendez pas pour autant à voir des mondes totalement loufoques. Il y a un côté très terre à terre malgré certaines fantaisies parfaitement justifiées dans l’intrigue. C’est un film qui se veut très sérieux, très dur par son ambiance, non pas parce un côté malsain mais que ce n’est pas une partie de plaisir. Plusieurs chemins se recoupent jusqu’à son final renversant.
Car le vrai tour de force du film ne repose pas sur cette intrigue principale mais bien sur son final… ou presque. Sans rien spoiler, c’est le genre de film qui arrivé à la fin ne laisse pas indifférent. Ce n’est pas vraiment une fin ouverte mais une fin tellement étrange qu’on se pose mille questions. Et c’est là que l’histoire prend ton son envol : à vous de choisir la fin. C’est rare qu’un scénario si bien maîtrisé vous laisse maître de votre conclusion. Ce n’est pas non plus une facilité des scénaristes. Car si l’Inception est de glisser une idée dans le subconscient, il n’y a pas que le personnage du film qui la subit. Vous, en tant que spectateur, en ferez aussi les frais. Il faut donc revoir le film plusieurs fois, retrouver différents indices car justement, tout est fait pour vous amenez à différents conclusions, contradictoires très souvent, mais toutes très crédibles par ses argumentations. Chaque visionnage permet donc d’avoir un autre regard et d’apprécier l’intrigue différemment.
On a aussi droit à différents personnages servis par un casting impeccable et cela donne ainsi une autre qualité au film. Dom est la figure central du long-métrage. Pourchassé mais un expert dans son domaine, il voit avec cette mission une porte de sortie même si à haut risque. Mais il traîne surtout un secret, une faiblesse, qui peut mettre à mal toute l’aventure car il doit gérer ses propres regrets et cela à un impact sur l’Inception. On s’attache très vite à lui car il est très bien développé et la performance de DiCaprio est remarquable. Il est aidé par Ariane, l’architecte, douée d’une faculté à construire des édifices complexes et qui doit guider tout le monde à travers les rêves. C’est la pièce maîtresse. Elle nous sert aussi de guide car elle découvre tout ce mécanisme en même temps que nous. Il y a également Arthur, celui qui va tout gérer et qui connait le passé de Dom. Un soutien sans faille avec un grand professionnalisme sans être un cliché du genre. Mal est le « fantôme » de Dom, un passé qui le hante et qui agit sur son subconscient plus qu’il ne le devrait. Un personnage très charismatique car perturbée aussi dans un sens. Eames est plus un soutient logistique et un homme combattant qui use de la stratégie et de la manipulation pour arriver à ses fins. Robert est la cible de l’Inception. Ne voulant porter un héritage, il va apprendre plus sur lui-même et sur son défunt père. Saito est « le touriste » comme il se nomme, celui qui finance toute l’opération et qui a ordonné la mission et qui veut prendre part à l’aventure malgré les risques. Il détient aussi la clé pour libérer Dom de sa « prison ». Yusuf a un rôle moins impact mais il n’est pas inutile pour autant. Enfin, Miles est une sorte de mentor pour Dom, un homme de confiance qui veut l’aider à retrouver sa liberté et qui a plus d’un tour dans son sac.
On continue sur les points forts et la réalisation est un petit bijou de mise en scène. On le disait, on est dans du concret, pas dans du fantasmé tel qu’on peut s’imaginer les rêves. Néanmoins, tout n’est pas non plus parfait. Les lois de la physique sont parfois différentes selon les actions et on a ainsi droit à une séquence dantesque dans un couloir où la gravité est changeante. Ce qui est d’autant plus frappant est que c’est un vrai tournage, les effets visuels sont réduits au minimum et ça se ressent à l’image, donnant plus de crédibilité à des passages étranges. Que dire aussi du montage, où on va alterner sur plusieurs temporalités car chaque niveau de rêve n’a pas un écoulement du temps identique. Tout doit se synchroniser pour finir dans les temps et que les risques sont grands de se paumer. Enfin, comment ne pas évoquer la bande originale de Hans Zimmer qui est une prouesse musicale envoûtante mais aussi pesante, reflétant bien le temps qui passe et les dangers qui rôdent.
Inception est un vrai chef d’œuvre qui retourne le cerveau.