Réalisation : Victor Fleming, Mervyn LeRoy, Richard Thorpe et King Vidor.
Scénario : Noel Langley, Florence Ryerson et Edgar Allan Woolf.
Production : Victor Fleming et Mervyn LeRoy.
Musique : Harold Arlen et Yip Harburg.
Société de production : Metro-Goldwyn-Mayer.
Distributeur : Metro-Goldwyn-Mayer.
Première mondiale : 12 août 1939 (Oconomowoc).
Date de sortie USA : 25 août 1939.
Date de sortie française : 26 juin 1946.
Titre original : The Wizard of Oz.
Durée : 1h38.
Budget : 2,8 millions de dollars.
Box-office mondial : 25,6 millions de dollars.
Box-office USA : 24,7 millions de dollars.
Entrées françaises : 736 955 entrées.
Résumé.
Après une forte tornade, Dorothée se retrouve au pays d’Oz. Dans ce monde étrange, elle va croiser la route de différents compagnons afin de rejoindre le célèbre magicien pour retourner chez elle. Mais la méchante sorcière de l’ouest n’est pas de cet avis.
Casting.
Dorothée Carter (VO : Dorothy Gale) : Judy Garland (VF : Renée Simonot).
La méchante sorcière de l’Ouest / Miss Almira Gulch : Margaret Hamilton (VF : Héléna Manson).
Le Magicien d’Oz / Professeur Merveille : Frank Morgan (VF : Jacques Berlioz).
L’Épouvantail / Hunk : Ray Bolger (VF : Maurice Nasil).
Le Lion / Zeke : Bert Lahr (VF : Inconnue).
L’Homme de fer-blanc / Hickory: Jack Haley (VF : Robert Genestre Lafleur).
Glinda : Billie Burke (VF : Dominique Arnaud).
Oncle Henry : Charley Grapewin (VF : Inconnue).
Tante Olympe : Clara Blandick (VF : Inconnue).
Affiches.
Images.
Le saviez-vous ? Anecdotes et coulisses.
Le magicien d’Oz est l’adaptation du roman du même nom de Lyman Frank Baum publié en 1900.
Richard Thorpe était le réalisateur d’origine mais il fut renvoyé deux semaines après le début du tournage. Dans sa version, Dorothée était blonde avec un maquillage de poupée. Plusieurs réalisateurs se sont succédés sur le film, chacun réalisant différentes séquences.
Shirley Temple était le premier choix des studios pour incarner Dorothée.
Judy Garland, étudiante à l’époque, ne pouvait tourner que quatre heures par jour.
Le film durait deux heures mais il fut finalement raccourci pour sa diffusion en salles.
La transition entre le Kansas et Oz, donc du passage au sépia à la couleur, use d’un subterfuge simpliste. Les décors étaient peints en sépia et c’est une doublure de dos qui incarne Dorothée dans un costume dans les mêmes teintes. Quand la porte s’ouvre et qu’on découvre Oz en couleur, c’est bien Judy Garland dans sa bonne tenue qui apparait à l’image.
Lors de la prise où la méchante sorcière disparait dans une fumée rouge, l’actrice Margaret Hamilton eut plusieurs brûlures suite à la réaction avec son maquillage lors du déclenchement de l’artifice.
Tout le film a été tourné en studios.
Une légende urbaine, le « Hanging Munchkin » court comme quoi on voit un pendu dans le film. Ce passage se situe lorsque Dorothée, le Lion et l’Homme de fer blanc chantent ensemble en direction du magicien. Cependant, c’est la mauvaise qualité d’image de l’époque qui donne cette impression à l’arrière-plan. En réalité, c’est une grue qui se dandine dans les décors et qui est bien visible dans la version restaurée du long-métrage.
Le manteau que porte le magicien d’Oz a appartenu à l’auteur du roman.
Le costume de Bert Lahr, qui incarne le Lion, était lourd et le tournage sous les projecteurs faisait fortement transpirer l’acteur. En fin de journée, des employés passaient la nuit à sécher le costume pour le lendemain. .
Les pantoufles étaient argentées comme dans le livre jusqu’à ce que la technologie Technicolor soit utilisée et il fut décidé de les rendre rouges. Les pantoufles de rubis emblématiques sont exposés au Musée national d’histoire américaine de la Smithsonian Institution.
Devenue culte depuis sa sortie, la chanson « Over the rainbow » a pourtant failli être coupée du film car les studios jugeaient la séquence au Kansas bien trop longue.
Le tournage du film s’est déroulé 13 octobre 1938 et s’est terminé le 16 mars 1939 en Californie.
Notre critique de Le magicien d’Oz.
Un monde fantastique qui aura donné de très nombreuses références dans la culture populaire, partons dans ce voyage.
Avec du recul, on se rend compte que le scénario n’est pas si exceptionnel que ça et se veut même assez classique entre un petit groupe hétéroclite qui va se soulever contre une méchante sorcière pour faire régner la paix. Mais là où on pouvait s’attendre à des batailles ou autres séquences d’action, il n’en est rien. On est plus dans une histoire qui passe de chapitre en chapitre entre l’introduction au Kansas, les rencontres avec chaque personnage pour montrer ce que chacun a un besoin spécifique, puis le conflit avec la sorcière et sa résolution positive avant de retourner au Kansas. Derrière cette simplicité, on se laisse quand même facilement happé par l’univers où on peut retrouver certaines caricatures pas toujours flatteuses : les fermiers sans cerveaux, les industriels sans cœur, les dirigeants lâches, les technophiles arnaqueurs. Même si ce niveau de lecture est plus à même de toucher les adultes, on reste dans un film pour un jeune public qui va s’amuser de tout ça et retenir surtout la morale finale même si pas bien brillante. Il est juste dommage que l’intrigue suive celle d’Alice au pays des merveilles, à savoir que tout n’est qu’un rêve d’une héroïne et que les personnages rencontrés sont juste des avatars de son entourage.
L’un des charmes du long-métrage repose sur ses personnages. Dorothée est une jeune adolescente qui adore son chien et qui a envie de bouger, de découvrir d’autres mondes. Elle reste quand même ancrée dans l’époque de la demoiselle toute gentille et posée sans avoir une vraie âme d’aventurière. Judy Garland livre une belle performance. Elle est entourée par un Épouvantail sans cerveau qui rêve d’avoir des connaissances pour mieux réfléchir, d’un Homme de fer blanc sans cœur qui aimerait éprouver des émotions et d’un Lion peut rêver qui voudrait avoir plus de courage. Ils forment un petit quatuor sympathique où chacun va évoluer pour atteindre ses désirs. Concernant la méchante sorcière de l’ouest, son actrice est remarquable car elle arrive à facilement terroriser à travers son interprétation. Juste dommage qu’elle ne soit pas plus développée car elle avait moyen d’entrer dans le Panthéon des grands méchants du cinéma. Quant au magicien, on le voit finalement assez peu et son potentiel n’est pas pleinement utilisé.
Mais le vrai atout de ce film réside en sa réalisation. Non pas par sa mise en scène plutôt sobre mais plutôt par l’ambition des décors. Ces derniers se veulent variés, colossaux et immersifs. Bien que tout soit tourné en studios, on sent un énorme travail apporté pour nous plonger dans un autre monde. Certes, on voit l’arrière-plan qui est une peinture et plusieurs éléments sonnent faux mais pour l’époque, c’est prenant et même de nos jours, cela fait toujours son petit effet. On est plus là devant un musée de technologie du vieux cinéma et de ses nombreux subterfuges. C’est plus un apport historique qui fait qu’on scrute chaque image pour trouver l’artifice, la plupart du temps pratique et non suite à des trucages vidéos (ces derniers sont finalement assez peu présents). Nous sommes aussi dans une comédie musicale et les chansons n’ont pas tous droit au même traitement. Si « Over the rainbow » marquera les esprits, les autres se veulent soient interprétées à différentes reprises, soient moins féeriques. De plus, la dernière demi-heure du métrage occulte complètement l’utilisation de chansons, concentrant tout dans la première heure.
Le magicien d’Oz est à voir pour son patrimoine de savoir-faire, son univers original malgré un scénario plutôt simple.