Réalisation : Jonathan Demme.
Scénario : Ted Tally.
Production : Kenneth Utt, Edward Saxon et Ron Bozman.
Musique : Howard Shore.
Société de production : Strong Heart/Demme Production et Orion Pictures.
Distributeur : Orion Pictures.
Date de sortie USA : 14 février 1991.
Date de sortie française : 10 avril 1991.
Titre original : The Silence of the Lambs.
Durée : 1h59.
Budget : 20 millions de dollars.
Box-office mondial : 272,8 millions de dollars.
Box-office USA : 130,8 millions de dollars.
Entrées françaises : 3 110 147 entrées.
Résumé.
Un tueur en série sévit en volant la peau de ses victimes. Clarice Starling, stagiaire au FBI spécialisée dans la psychologie, doit demander de l’aide à un prisonnier, Hannibal Lecter. Lui aussi psychologue, il a aussi une autre passion : le cannibalisme.
Casting.
Clarice Starling : Jodie Foster (VF : Micky Sébastian).
Hannibal Lecter : Anthony Hopkins (VF : Jean-Pierre Moulin).
Jack Crawford : Scott Glenn (VF : Pierre Hatet).
Jame « Buffalo Bill » Gumb : Ted Levine (VF : Richard Darbois).
Frederick Chilton : Anthony Heald (VF : Patrick Guillemin).
Catherine Martin : Brooke Smith (VF : Brigitte Berges).
Ruth Martin : Diane Baker (VF : Inconnue).
Ardelia Mapp : Kasi Lemmons (VF : Magaly Berdy).
Boyle : Charles Napier (VF : Richard Leblond).
Lamar : Tracey Walter (VF : Gilbert Levy).
Achats.
Le saviez-vous ? Anecdotes et coulisses.
Le silence des agneaux est l’adaptation du roman du même nom de Thomas Harris publié en 1988.
Robert Duvall, Sean Connery, Sir John Hurt, Christopher Lloyd, Dustin Hoffman, Sir Patrick Stewart, Jack Nicholson, Robert De Niro et Jeremy Irons ont été envisagés pour le rôle d’Hannibal Lecter ; Michelle Pfeiffer, Kim Basinger, Emma Thompson et Meg Ryan pour celui de Clarice Starling ; Michael Keaton, Mickey Rourke et Sir Kenneth Branagh pour celui de Jack Crawford.
Devant une telle violence du film, les studios ont envisagé une sortie directement en vidéo.
Dans la scène où Hannibal parle de son repas avec le Chianti, le bruit qu’il fait à la fin a été improvisée par l’acteur.
Le tournage s’est déroulé du 15 novembre 1989 au 1er mars 1990 en Pennsylvanie, Virginie et Bahamas.
Notre critique de Le silence des agneaux.
Voilà un pitch vendeur avec une bataille de l’esprit sur fond macabre.
Si vous aimez les thrillers, vous allez être ravis. L’histoire est écrite d’une main de maître que ça en devient terrifiant tant son ambiance est malsaine et passionnante à la fois. On va avoir droit à une double intrigante entremêlée aussi captivante l’une que l’autre. La première bien sûr repose sur l’enquête pour retrouver un tueur en série. Rien que sur ce point déjà, on est sous tension tant on va entrer dans quelque chose de glauque qui reflète vraiment d’une pathologie mentale allant jusqu’à commettre des crimes atroces. De l’autre, on a le jeu de dupe entre les deux psychologues. Un expérimenté face à une débutante, c’est un jeu de contrôle de l’autre même si on se doute de qui va manipuler qui. Pour obtenir de l’aide, il va falloir s’ouvrir quitte à devoir montrer ses failles pour que l’autre s’y engouffre. C’est intense alors qu’on reste au final dans une sobriété générale : pas d’actions, pas de fusillades, pas de gore… C’est même cette froideur qui contribue à la qualité du scénario.
Deux personnages sont au cœur du film et malgré la présence de secondaires, ils n’arriveront jamais à être éclairés par les deux stars impeccable dans leur jeu. On commence avec Clarice. Jeune stagiaire du FBI, elle enquête sur une affaire déjà tordue à la base, affrontant d’entrée de jeu le sordide. Elle est précise, rationnelle mais pas inhumaine pour autant tant elle sait les enjeux et qu’il faut rester distant avec l’affaire malgré une certaine passion. Puis il y a Hannibal Lecter. On le reconnait, il est fascinant. De nature très calme, très posé, il est aussi très intelligent et joue avec les gens en les manipulant. Adepte de l’art et possédant un talent oratoire, il est aussi très distingué, méthodique. Mais surtout, cannibale. C’est totalement contradictoire avec son attitude et c’est ce qui le rend d’autant plus dangereux et inquiétant. La relation entre les deux protagonistes va se baser sur le respect l’un de l’autre et ça donne presque là encore quelque chose de malsain, comme un père et sa fille.
Avec tout ça, il faut que la réalisation suive et c’est clairement le cas. En plus d’être pesante tout du long, elle va offrir une méthode de mise en scène : le face caméra. En effet, les personnages nous parlent fixement, souvent en gros plan, comme s’ils s’adressaient à nous. De ce fait, on plonge en réalité dans le regard de Clarice, la seule qui va parler « presque » face caméra. C’est déstabilisant et ça contribue à nous mettre mal à l’aise, on devient acteur de l’intrigue sans le vouloir. Les musiques apportent aussi une immersion lourde propice à un film d’horreur sans user des codes habituels, misant plus sur la lenteur.
Le silence des agneaux est un thriller parfait, malsain et déstabilisant mais tellement captivant.