Réalisation : Luc Besson.
Scénario : Luc Besson.
Production : Patrice Ledoux, Luc Besson et Claude Besson.
Musique : Éric Serra.
Société de production : Columbia Pictures, Gaumont, Les Films du Dauphin et Nova Media.
Distributeur : Gaumont Buena Vista International / Columbia Pictures.
Date de sortie USA : 18 novembre 1994.
Date de sortie française : 14 septembre 1994.
Titre original : Léon.
Titre anglais : Léon: The Professional.
Durée : 1h50 (2h12 en version longue).
Budget : 115 millions de francs (26,3 millions d’euros).
Box-office mondial : 20,3 millions de dollars.
Box-office USA : 19,5 millions de dollars.
Entrées françaises : 3 546 077 entrées.
Résumé.
Léon est tueur à gages. Il va recueillir sa voisine de 12 ans, la seule rescapée du meurtre de sa famille. Mathilda lui demande d’apprendre à être comme lui : une tueuse.
Casting.
Léon : Jean Reno (VF : lui-même).
Mathilda Lando : Natalie Portman (VF : Ludivine Sagnier).
Norman Stansfield : Gary Oldman (VF : Dominique Collignon-Maurin).
Tony : Danny Aiello (VF : Michel Fortin).
Malky : Peter Appel (VF : Bernard Métraux).
Willie 9 : Willi One Blood (VF : Emmanuel Karsen).
Benny : Keith A. Glascoe (VF : Luc Florian).
Affiches.
Images.
Le saviez-vous ? Anecdotes et coulisses.
Liv Tyler et Christina Ricci ont été envisagées pour le rôle de Mathilda.
Natalie Portman fait ses débuts au cinéma.
Le 26 juin 1996, le film sort en version longue. Des scènes supprimées à l’origine l’ont été à la demande des parents de Natalie Portman à cause de la relation très ambigüe entre Léon et Mathilda.
Le tournage s’est déroulé du 1er juin au 7 octobre 1993 à New York et à Paris.
Notre critique de Léon.
Une enfant tueuse à gages dans un film qui se veut sérieux, on sent que ça va être malsain.
C’est effectivement le terme qui correspond à ce métrage à bien des égards. Globalement, le scénario est très efficace malgré une simplicité apparente. Si on commence par l’aspect « assassinat », on voit clairement une relation de mentor à élève sur un sujet totalement illégal. Léon est le prof, Mathilda apprend mais pour autant, on n’arrive pas à être contre tant c’est plus un esprit de vengeance pour la jeune fille. L’autre aspect se veut en revanche bien plus glauque et totalement dérangeant. La relation d’un homme avec une préadolescente. Si pour lui c’est platonique, pour elle c’est plus sérieux. Alors que le scénariste aurait pu se contenter d’une relation père/fille, il opte ici pour quelque chose d’assez ambigüe de manière volontaire. Le film oscille donc entre action et amour, meurtre et désir, dans un parallèle assez bien géré. Certaines scènes sont marquantes par leur aspect émotionnel.
La grosse qualité de ce film est bien son casting. Jean Reno est impeccable. Il incarne Léon, un assassin efficace, méthodique, intelligent… mais qui se veut terriblement attachant une fois qu’il pose son arme. Il ne sait pas lire, pas écrire, pas très cultivé et c’est presque un enfant dans un corps d’homme. Il a toujours vécu seul et le moindre changement le perturbe, ne sachant pas vraiment comment faire dans les relations sociales. Natalie Portman livre une prestation remarquable pour son jeune âge. Plus mâture qu’il ne le faut, elle voit en Léon non pas un père de substitution, ni même un simple mentor mais vraiment un amour qui brûle en elle. À l’inverse du héros, c’est une adulte dans un corps d’enfant. Les deux protagonistes sont confus sur ce qu’ils ressentent. Enfin, l’antagoniste est Norman, un policier pas très net dans sa tête, impulsif, sans état d’âme et Gary Oldman fait vraiment peur dans son rôle.
Visuellement, la réalisation reste sobre mais ça reflète aussi le personnage principal. Alors qu’on aurait pu s’attendre à un film avec beaucoup d’actions, tout est dans la retenue mais ça en devient presque oppressant. C’est succinct, intense, sans grande violence. Cela renforce le malaise ambiant. On est plus dans une intimité et la mort passe à l’arrière-plan. On terminera sur la technique avec une bande originale sublime, donnant la tension nécessaire.
On fait maintenant un aparté sur la version longue. Elles sont vraiment intéressantes et donnent encore plus de profondeur à l’histoire. Elles ont le mérite de développer davantage l’entraînement de Mathilda mais aussi ce qui sera encore plus « horrible » : la relation Mathilda/Léon. Elle n’a maintenant plus rien d’ambigüe et c’est trop malsain. La jeune fille tombe amoureuse de l’âge mental de Léon tandis que lui voit en elle quelqu’un à protéger, ce qui sera sa faille également.
Léon est vraiment très prenant, disposant d’un casting impressionnant et d’un scénario aussi bon que dérangeant.