Réalisation : Teddy Lussi-Modeste.
Scénario : Teddy Lussi-Modeste et Audrey Diwan.
Production : Jean-Christophe Reymond et Amaury Ovise.
Musique : Jean-Benoît Dunckel.
Société de production : Kazak Productions, Frakas Productions, VOO, BE TV, Shelter Prod, France 3 Cinéma, Canal+, Ciné+ et France Télévisions.
Distributeur : Ad Vitam Distribution.
Première mondiale : 18 janvier 2024 (Tournai).
Date de sortie USA : Inconnue.
Date de sortie française : 27 mars 2024.
Titre original : Pas de vagues.
Durée : 1h32.
Budget : 3,9 millions d’euros.
Box-office mondial : Inconnue.
Box-office USA : Inconnue.
Entrées françaises : 410 923 entrées.
Résumé.
Julien, jeune professeur, est accusée de harcèlement par une de ses élèves, Leslie. Alors qu’il clame son innocence et qu’il cache son homosexualité, il fait face à la pression sans avoir le soutien de sa hiérarchie qui ne veut pas créer un embrasement de la situation.
Casting.
Julien : François Civil.
Walid : Shaïn Boumedine.
Leslie : Toscane Duquesne.
Modibo : Bakary Kebe.
Roxana : Marianne Ehouman.
Océane : Mallory Wanecque.
Laura : Agnès Hurstel.
Erica : Luna Ho Poumey.
Images.
Le saviez-vous ? Anecdotes et coulisses.
Le réalisateur Teddy Lussi-Modeste s’est inspiré de sa propre expérience d’un cas similaire lorsqu’il était professeur.
Le projet a eu pour titres Cueillez votre jeunesse et La Plainte.
Le tournage s’est déroulé du 9 novembre au 10 décembre 2022 en France (Paris).
Notre critique de Pas de vagues.
Sujet sensible, d’actualité et qui a de lourdes conséquences, voyons voir.
Le sujet du harcèlement est effectivement un lourd problème et qui a toujours cours dans les milieux scolaires. Mais là où on a l’habitude de l’entendre entre élèves, on est ici plus dans un harcèlement prof/élève. Et justement, c’est ce qui va être la force du scénario. Tout d’abord, sur la véracité de l’accusation. Il y a une ambiguïté entre vérité et mensonge mais justement, ce n’est pas ça qui va être au cœur de l’intrigue mais les rouages lancés. Si d’abord il y a une forme de soutien envers Julien, on voit petit à petit que ses collègues se mettent à douter, que sa direction prend ses distances pour l’épauler (marquant ainsi un gros problème dans l’éducation nationale), et que petit à petit ça se diffuse, que ça s’amplifie, que ça se modifie et que ça prend de grosses proportions incontrôlables. Il y a une attitude de méfiance, de colère qui monte, d’intrusion dans la vie privée… On tombe dans une spirale infernale où on voit qu’une accusation, fondée ou non (car les indices laissent bien comprendre que ce serait faux), peut avoir comme conséquences. Nous ne vous dirons pas la finalité de cette affaire car c’est justement le cheminement qui mérite le détour et on se sent mal régulièrement. Gros bémol néanmoins sur une absence de réelle conclusion, se voulant trop ouvert alors que justement il y avait de quoi marquer encore plus les esprits en tranchant. Enfin, le sujet du film se veut aussi universel, pouvant être mis aussi dans d’autres milieux.
Casting également impeccable pour des personnages très bien écrits. Julien, jeune professeur sympathique, motivé, cherchant à créer des liens avec ses élèves pour les faire progresser, va vite se retrouvé accuser. On se met clairement à sa place tant le postulat fait douter qu’il pourrait peut-être être innocent. L’étau ne cesse de se resserrer sur lui, il perd pied, passant de confiant à inquiet puis à apeuré (recevant alors des menaces de morts) jusqu’à pris de rage en commençant à perdre son sang-froid. Il devient combattif pour éclaircir la situation. Son petit ami sert de soutien et tente de lui faire ouvrir les yeux sur le danger de la situation et que ça impacte aussi leur vie privée. Même cas pour ses collègues où on passe de la forte entraide à celle qui l’accuse directement en pensant tout savoir. Concernant les élèves, là aussi on a un joli panel entre les neutres, les accusateurs mais aussi ceux qui veulent le soutenir. Quant à Leslie, l’accusatrice, on sent qu’elle souffre d’un problème et ça reste un mystère tout au long du métrage.
Ce sentiment d’oppression est aussi appuyé par la réalisation. Il y a une tension qui ne cesse de s’accentuer tant l’engrenage s’accélère. On notera un élément technique du film : son éclairage. C’est mis à bon escient car il y a une utilisation faite pour symboliser l’esprit de Julien. On passe d’images sombres à très éclairées ou inversement, montrant ainsi un yoyo émotionnel d’une détresse psychologique. On salue également le rythme employé, restant identique du début à la fin mais donnant un fort attrait pour le métrage, évitant ainsi la surenchère ou la monotonie. La bande originale veut aussi appuyer cette immersion angoissante avec des mélodies stridentes.
Pas de vagues utilise un sujet lourd sur le harcèlement, les accusations et les conséquences mais aussi les dérives d’une hiérarchie qui à force de marcher sur des œufs ne fait plus rien.