Réalisation : Martin Scorsese.
Scénario : Laeta Kalogridis.
Production : Mike Medavoy, Arnold Messer, Brad Fischer et Martin Scorsese.
Musique : divers artistes.
Société de production : Paramount Pictures, Phoenix Pictures, Sikelia Productions, Appian Way et Thomas FX Group.
Distributeur : Paramount Pictures.
Date de sortie USA : 19 février 2010.
Date de sortie française : 24 février 2010.
Titre original : Shutter Island.
Durée : 2h18.
Budget : 80 millions de dollars.
Box-office mondial : 294,9 millions de dollars.
Box-office USA : 128 millions de dollars.
Entrées françaises : 3 113 153 entrées.
Résumé.
En 1954, les enquêteurs Teddy Daniels et Chuck Aule se rendent à l’hôpital psychiatrique de Shutter Island pour retrouver une patiente disparu. Teddy y va pour un autre motif en soupçonnant des méthodes dangereuses sur les patients, tout en devant gérer ses propres traumatismes du passé.
Casting.
Edward « Teddy » Daniels : Leonardo DiCaprio (VF : Damien Witecka).
Chuck Aule : Mark Ruffalo (VF : Robinson Stévenin).
John Cawley : Ben Kingsley (VF : Gérard Rinaldi).
Jeremiah Naehring : Max von Sydow (VF : lui-même).
Dolores Chanal : Michelle Williams (VF : Élisabeth Ventura).
La fausse Rachel Solando : Emily Mortimer (VF : Émilie Gonin).
Rachel Solando : Patricia Clarkson (VF : Clara Borras).
George Noyce : Jackie Earle Haley (VF : Julien Kramer).
Le directeur : Ted Levine (VF : Igor De Savitch).
McPherson : John Carroll Lynch (VF : Mathieu Buscatto).
Affiches.
Images.
Le saviez-vous ? Anecdotes et coulisses.
Shutter Island est l’adaptation du roman du même nom de Dennis Lehane publié en 2003.
David Fincher a été approché pour le poste de réalisateur.
Robert Downey Jr., Josh Brolin et Sylvester Stallone ont été envisagés pour le rôle de Chuck Aule.
Le film devait initialement sortir le 14 octobre 2009.
Le tournage s’est déroulé du 6 mars au 30 juin 2008 au Massachusetts.
Notre critique de Shutter Island.
Un thriller en milieu psychiatrique dans un polar sombre, tout pour plaire au premier regard.
Le scénario est à l’image de son environnement : confus. Mais c’est pour la bonne cause car justement, ça va être l’enjeu du scénario. Plus l’enquête avance et plus on tombe dans les méandres aussi bien de l’esprit que de cette affaire bien étrange avec ses zones d’ombre. On ne sait plus ce qui est la réalité du délire, ce qui est la vérité par rapport au mensonge. De ce point de vue là, c’est passionnant tant on s’interroge nous-même sur ce qu’on doit comprendre. Le tout est accentué qui plus est par le passif du héros qui a des souffrances profondes. Cela va influer sur son jugement et sa perception des choses. Dur alors pour un policier de trouver ce qu’il faut. Si certaines parties du scénario sont un peu lentes et traînent trop en longueur, on va rester captif jusqu’à sa conclusion en apothéose. C’est le genre de films à voir plusieurs fois pour comprendre comment l’histoire nous a manipulé à notre tour.
Leonardo DiCaprio livre ici une magnifique performance car lui aussi va incarner le sujet principal : la confusion. Marshall qui veut résoudre une affaire de disparition, il est aussi motivé par d’autres raisons plus personnels liés à son passé. Ancien soldat de guerre qui a commis des atrocités qui le hantent, perte de sa femme dans un incendie criminel… il est de base déjà assez perturbé. Se retrouver dans un environnement de patients psychiatriques va tout ramener à la surface et obscurcir sa raison. Il est dans un combat permanent pour trouver la réalité tout en doutant de sa propre perception. Son partenaire est un autre enquêteur qui a plus la tête sur les épaules et qui va servir à le soutenir et à lui faire entendre raison. Ils forment un bon duo. Les autres rôles sont bien mystérieux dans l’ensemble car entre patients malades, soignants aux méthodes redoutables, gardiens brutaux et autoritaires… on navigue en eaux troubles.
La réalisation est très efficace. Même si elle ne propose pas de grande approche artistique, se livrant plutôt à de la sobriété, c’est plutôt dans les phases de confusion que ça prend plus de saveur. En effet, le mélange entre réalité, flash-back, traumatismes… nous procure une sensation dérangeante et c’est le but recherché. C’est plus dans l’ambiance globale que ça vaut le détour par des images sombres, son asile plutôt glauque, sa météo pluvieuse, ses costumes… Tout évolue au fil de l’intrigue et donne dans la symbolique discrète pour nous amener vers le dénouement de cette enquête policière. On regrette juste que la bande originale soit si peu présente, ne créant pas alors une immersion auditive plus prenante. Autre défaut autour du montage. Il est dommage que certains faux raccords soient si visibles.
Shutter Island est un régal grâce à son scénario surprenant et son casting impeccable. Un plaisir d’être plongé en pleine confusion du début à la fin.
