Réalisation : David Slade.
Scénario : Brian Nelson.
Production : Rosanne Korenberg et Paul Allen.
Musique : Harry Escott et Molly Nyman.
Société de production : Lionsgate, Vulcan Productions et Launchpad Productions.
Distributeur : Lionsgate.
Première mondiale : 21 janvier 2005 (Sundance).
Date de sortie USA : 14 avril 2006.
Date de sortie française : 27 septembre 2006.
Titre original : Hard Candy.
Durée : 1h44.
Budget : 950 000 dollars.
Box-office mondial : 7 millions de dollars.
Box-office USA : 1 million de dollars.
Entrées françaises : 75 845 entrées.
Résumé.
Hayley, une adolescente de 14 ans, rencontre Jeff, un photographe adulte, via un forum. Elle se rend chez lui et il a une autre idée en tête… mais elle aussi.
Casting.
Hayley Stark : Elliot Page (crédité Ellen Page) (VF : Karine Foviau).
Jeff Kohlver : Patrick Wilson (VF : Jérôme Pauwels).
Judy Tokuda : Sandra Oh (VF : Brigitte Aubry).
Janelle Rogers : Jennifer Holmes (VF : Inconnue).
Nighthawks Clerk : Gilbert John (VF : Inconnue).
Affiches.
Images.
Le saviez-vous ? Anecdotes et coulisses.
Le film tire son titre de l’argot qui désigne une jeune fille mineure pour les pédophiles sur Internet.
Le tournage s’est déroulé en 18 jours en Californie.
Notre critique de Hard Candy.
Relation malsaine et avec une adolescente en vue, on sent qu’on va devoir s’accrocher à notre siège.
S’accrocher, le mot reste faible. Le scénario est malaisant au possible du début à la fin et pire, ne fait que s’enfoncer davantage dans les ténèbres. Pourtant, jamais on ne va avoir droit à des images choquantes, tout est dans l’ambiance et les répliques. Après une rencontre entre un adulte et une ado, tout semble commencer par un petit jeu de « séduction glauque » mais vient alors le moment déclencheur et on bascule du glauque au sordide. Le film dénonce ainsi les discussions virtuelles sans surveillance, les rencontres avec des inconnus, le pouvoir dominateur de l’adulte sur l’enfant… et oui, le scénario met les pieds dans le plat dans ce qu’on voit peu au cinéma : la pédophilie. Agresseur d’un côté, victime de l’autre… mais ce qui va accentuer fortement l’aspect dérangeant de l’intrigue est qu’à la fin, on ne sait même plus qui est vraiment le gentil du méchant.
En effet, les deux rôles sont parfaitement développés. On a donc Jeff, photographe et artiste, qui semble très gentil en apparence, voyant les enfants comme un sujet artistique mais on comprend vite qu’il a d’autres penchants. On ne le verra jamais dans le film, tout est suggéré et dans sa façon de se comporter. On ne lui souhaite que du malheur et de voir comment il va agir…et s’en sortir. Face à lui se trouve Hayley. Jeune adolescente qui semble fragile, adorable, naïve… et qui va en réalité se montrer toute aussi horrible. Elle se sent justicière, vengeresse et très intelligente. Elle savait qui il était vraiment et elle va vouloir jouer avec lui. Les deux mentalités vont ainsi évoluer au fil du scénario, l’agresseur devenant victime et inversement. Le duo fonctionne vraiment bien tant le casting est impeccable.
Et comme on n’était déjà pas assez mal à l’aise, la réalisation ne va rien arranger. Il y a toute une approche esthétique des plans, que ce soit par le surencadrement de l’héroïne qui symbolise ainsi sa prison, les gros plans sur les visages qui accentuent cette proximité dangereuse, le montage tantôt lent mais puissant en intensité, tantôt très dynamique rappelant l’emprise violente d’un viol. Ajoutons à tout cela un grand travail sur les couleurs et sur l’éclairage où il y a clairement à un moment une bascule visuelle pour symboliser la mentalité d’Hayley qui déclenche son plan.
Hard Candy est un thriller exceptionnel sur la pédophilie, donnant une ambiance malsaine dont on ne ressort pas indemne.