Réalisation : Scott Beck et Bryan Woods.
Scénario : Scott Beck et Bryan Woods.
Production : Scott Beck, Julia Glausi, Stacey Sher, Jeanette Volturno et Bryan Woods.
Musique : Chris Bacon.
Société de production : A24, Beck Woods, Shiny Penny, Catchlight Studios et The Government of Canada Income Tax Credit Program.
Distributeur : A24.
Date de sortie USA : 8 novembre 2024.
Date de sortie française : 27 novembre 2024.
Titre original : Heretic.
Durée : 1h50.
Budget : 10 millions de dollars.
Box-office mondial : Inconnu.
Box-office USA : Inconnu.
Entrées françaises : Inconnue.
Résumé.
Sœurs Paxton et Barns, missionnaires de l’Église mormone, se rendent chez Monsieur Reed pour le convertir. Elles se retrouvent piégées et le seul moyen de s’en sortir est de traverser un labyrinthe.
Casting.
Monsieur Reed : Hugh Grant (VF : Pierre-François Pistorio).
Sœur Paxton : Chloe East (VF : Myrddrina Antoni).
Sœur Barnes : Sophie Thatcher (VF : Camille Timmerman).
Monsieur Kennedy : Topher Grace (VF : François Delaive).
La prophète : Elle Young (VF : Inconnue).
Affiches.
Images.
Le saviez-vous ? Anecdotes et coulisses.
Le projet débute en 2023.
Sophie Thatcher et Chloe East ont été élevées dans la foi mormone. Elles ont ainsi pu apporter des éléments pour le film.
Le tournage s’est déroulé du 3 octobre au 16 novembre 2023 au Canada.
Notre critique de Heretic.
Tient-on donc là un scénario original dans le genre horrifique ?
On ne va pas cacher le fait que oui, on est vraiment face à un scénario captivant. Nous ne sommes pas dans quelque chose de brutal, de violent (malgré quelques passages)… mais plus dans la psychologie. En effet, l’écriture ne va pas miser sur les cris mais sur les dialogues, beaucoup de dialogues, énormément de dialogues. Et c’est prenant ! L’histoire nous entraîne dans une critique de la religion au sens large et soulève de très nombreuses questions qui méritent réflexion. Alors certes, les plus croyants seront sans doute blessés mais ce n’est pas un scénario qui va les moquer. Au contraire, on est plutôt sur l’origine de la croyance, des fondements d’une religion, de ce qui permet d’avoir la Foi ou non… Une énorme partie du film traite de ce sujet et c’est passionnant. L’autre partie du film propose son lot de surprises bien gérées. Sans compter le fait qu’il y a aussi plusieurs symboliques comme si c’était une quête spirituelle à la recherche d’un renouveau ou de consolidations de bases.
Point fort sur le casting où tout tourne autour de trois personnages. Barnes est quelqu’un d’assez intelligente, mâture, réfléchie mais qui a quelque chose au fond d’elle, un mystère qui la façonne et qui explique aussi la place de la religion dans sa vie. Elle arrive à garder la tête sur les épaules malgré les circonstances. Là où Paxton sera celle qui va le plus évoluer. D’abord très gentille et un peu naïve, plein d’amour à donner, elle va petit à petit prendre peur et cette dernière va la contrôler avant de justement trouver une façon de la dominer. Pour les deux, nous sommes loin des caricatures du film du genre et elles agissent de manière crédibles, misant aussi sur leurs compétences oratoires tant le combat se déroule sur l’intellectuel à travers des débats d’idées. Face à elle se trouve Reed, un homme très aimable et serviable en apparence. On comprend vite qu’il est très cultivé, expert dans les religions mais c’est aussi une forme d’obsession qui l’a fait déraillé. Il n’est pas violent en soi (c’est aussi quelqu’un d’âgé) donc c’est plus sur la mentalité qu’il va jouer. Il est aussi fascinant qu’effrayant car il oscille entre être quelqu’un de clairvoyant et parfois obscurci par son propre jugement.
Film d’horreur mais pas tant que ça non plus. On échappe à la plupart des clichés et ici on est plus dans l’ambiance. C’est pesant, sombre mais ça reflète un cheminement spirituel pour aller dans les méandres de la religion et du pouvoir sur l’esprit. Ceci est aussi symbolisé par les décors où on débute avec une maison classique avant d’entrer dans une sorte de labyrinthe assez lugubre. On reste donc dans un cadre très enfermé, comme une idée qui a du mal à s’en sortir. On retient aussi quelques plans bien soignés, comme si c’était des photographies percutantes. Même constat sur la bande originale qui ne cherche pas à faire peur mais plus à créer une atmosphère mystique.
Heretic offre une histoire captivante et intelligente sur les croyances et l’impact sur une vie à travers un film superbe et rudement maîtrisé.