Réalisation : Francis Ford Coppola.
Scénario : Francis Ford Coppola.
Production : Michael Bederman et Francis Ford Coppola.
Musique : Osvaldo Golijov et Grace VanderWaal.
Société de production : American Zoetrope et Caesar Film.
Distributeur : Lionsgate Films.
Première mondiale : 16 mai 2024 (Cannes).
Date de sortie USA : 27 septembre 2024.
Date de sortie française : 25 septembre 2024.
Titre original : Megalopolis.
Durée : 2h18.
Budget : 100 millions de dollars.
Box-office mondial : Inconnue.
Box-office USA : Inconnue.
Entrées françaises : Inconnue.
Résumé.
À New Rome, Julia est tiraillée entre son père Franklyn, très conservateur, et son amant Cesar, architecte progressiste. Après une catastrophe détruisant la ville, Cesar veut la rebâtir et en faire une utopie, ce que Franklyn refuse.
Casting.
Cesar Catilina : Adam Driver (VF : Inconnue).
Julia Cicero : Nathalie Emmanuel (VF : Inconnue).
Franklyn Cicero : Giancarlo Esposito (VF : Inconnue).
Wow Platinum : Aubrey Plaza (VF : Inconnue).
Clodio Pulcher : Shia LaBeouf (VF : Inconnue).
Hamilton Crassus III : Jon Voight (VF : Inconnue).
Fundi Romaine : Laurence Fishburne (VF : Inconnue).
Constance Crassus Catilina : Talia Shire (VF : Inconnue).
Jason Zanderz : Jason Schwartzman (VF : Inconnue).
Teresa Cicero : Kathryn Hunter (VF : Inconnue).
Vesta Sweetwater : Grace VanderWaal (VF : Inconnue).
Affiches.
Images.
Le saviez-vous ? Anecdotes et coulisses.
Le projet débute dans les années 1980. Coppola cherche d’abord à le financer avant de pouvoir s’y atteler dans les années 2000 mais décide d’abandonner en 2007. Il faudra attendre 2019 pour que ce soit relancé.
Le réalisateur a financé lui-même la production du film.
Au fil du long développement du projet, Nicolas Cage, Russell Crowe, Leonard Dicaprio, Jude Law et Christian Bale ont été envisagés pour le rôle de Cesar ; Forest Whitaker pour celui de Frank Cicero.
Le tournage s’est déroulé du 1er novembre 2022 au 11 mars 2023 à New York et Georgie.
Notre critique de Megalopolis.
Un projet qui aura mis de nombreuses années avant de se lancer, on se dit que l’attente permettra de grandes choses.
Le début du scénario est plutôt bon et on sent une dualité entre le besoin d’aller vers l’avant en innovant face à ceux qui ne veulent rien bouger. Envie de progrès, peur de changer. Une thématique intéressante qui sera aussi vite expédiée et plus on avance, plus on s’y perd. Le scénario est de plus en plus confus qu’on ne sait même plus trop ce qu’on cherche à nous raconter. Entre jeu de pouvoir peu convaincant, romance maladroite, intrigues sans grands intérêts, pas de véritables enjeux, des émotions absentes, des idées lancées puis mises de côté sans raison… On lutte pour tenter de s’y retrouver. C’est dommage tant le potentiel était là, cette dystopie était très intéressante mais on ne peut même pas dire qu’il y a une dénonciation d’un modèle de société, d’un changement de civilisation. Même arrivé à la fin, on se dit que c’était du temps gâché vu que sa conclusion est basique. Sans oublier le fait que le scénario évoque la manipulation du temps et là encore, à croire qu’approfondir ce concept (qui n’a d’ailleurs pas d’origine) était trop demandé. De même pour cette matière novatrice qui révolutionne tout mais dont on ne saura au final rien du tout.
Difficile aussi de vraiment s’attacher au personnage. Au-delà de la performance décevante d’Adam Driver comparé à ses partenaires, son personnage avait un fort potentiel qui ne va pas au fond des choses. Il a une vision utopiste, il veut bâtir une société meilleure mais il se perd dans la drogue, il est hanté par la perte de sa femme, il peut manipuler le temps mais on ne sait pas trop ce qu’il en fait et pourquoi il a ce don et pas les autres… Il fait face à Franklyn, le maire qui veut la stabilité mais son point de vue n’est jamais mis en avant. Julia, quant à elle, fait le lien entre les deux mais n’a pas un développement très fourni. Les autres rôles sont assez inutiles dans l’ensemble avec celle qui veut prendre le contrôle pour le prestige du pouvoir, celui qui veut lancer sa révolution… On est donc déçu du traitement des personnages malgré l’univers proposé.
Car c’est bien sur l’univers qu’on a de quoi être satisfait. C’est visuellement magnifique, les décors sont superbes, aussi bien les futuristes que l’aspect art déco des intérieurs. On se sent clairement dans un autre monde avec cette vision Rome antique de toute beauté dans un mariage idéal. Néanmoins, tout n’est pas parfait à l’instar de certains arrière-plans incrustés de manière atroce (celui de l’ascenseur hyper flou ou bien de la voiture en mouvement tournée en studio tant c’était flagrant). Quant à la réalisation, elle offre de beaux effets de style mais comme le scénario, plus on avance et plus ça part dans un style psychédélique de plus en plus prononcé virant trop en « mauvais trip ». On notera aussi pas mal de faux raccords trop visibles pour être pardonnables. Petit bémol sur la bande originale qui n’a pas de quoi poser une ambiance prenante.
Megalopolis nous sert un emballage quasi magnifique avant de se froisser mais avec autant de confusion que du vide à l’intérieur. Un énorme potentiel gâché.