Réalisation : Sofia Coppola.
Scénario : Sofia Coppola.
Production : Sofia Coppola, Youree Henley et Lorenzo Mieli.
Musique : Phoenix.
Société de production : American Zoetrope, The Apartment et Fremantle.
Distributeur : A24.
Première mondiale : 4 septembre 2023 (Venise).
Date de sortie USA : 27 octobre 2023.
Date de sortie française : 3 janvier 2024.
Titre original : Priscilla.
Durée : 1h53.
Budget : 20 millions de dollars.
Box-office mondial : 33,1 millions de dollars.
Box-office USA : 20,9 millions de dollars.
Entrées françaises : 299 690 entrées.
Résumé.
Priscilla n’a que 14 ans lorsqu’elle rencontre Elvis Presley. Une romance s’installe entre eux mais la jeune fille se rend compte qu’elle entre dans une prison dorée.
Casting.
Priscilla Presley : Cailee Spaeny (VQ : Célia Gouin-Arsenault).
Elvis Presley : Jacob Elordi (VQ : Xavier Dolan).
Ann Beaulieu : Dagmara Dominczyk (VQ : Catherine Proulx-Lemay).
Carol West : Deanna Jarvis (VQ : Inconnue).
Terry West : Luke Humphrey (VQ : Adrien Bletton).
Patsy Presley : Jorja Cadence (VQ : Inconnue).
Vernon Presley : Tim Post (VQ : Inconnue).
Lisa Marie Presley : Emily Mitchell (VQ : Inconnue).
Beaulieu : Ari Cohen (VQ : Louis-Philippe Dandenault).
Larry Geller : R Austin Ball (VQ : Inconnue).
Affiches.
Images.
Le saviez-vous ? Anecdotes et coulisses.
Priscilla est l’adaptation de la biographie Elvis and Me: The True Story of the Love Between Priscilla Presley and the King of Rock N’ Roll de Priscilla Presley et Sandra Harmon publié en 1985.
Le projet débute en 2022.
Elvis Presley Enterprises n’a pas donné son approbation au film et n’a pas autorisé l’utilisation de chansons d’Elvis Presley.
Le tournage s’est déroulé du 24 octobre au 16 décembre 2022 au Canada.
Notre critique de Priscilla.
Le King de la musique a eu son heure de gloire avec le film Elvis il y a quelques temps, voici donc une autre vision avec celle d’une jeune fille.
Cette jeune fille est justement le fil conducteur de tout le film et pour cause, c’est elle l’héroïne. Jeune adolescente fan d’Elvis, sa rencontre avec lui va bouleverser sa vie. On va y voir une romance naître, grandir mais on va surtout voir une relation devenir loin d’être « romantique ». Petit à petit, on y voit un enfermement, un isolement de Priscilla, une adolescente devenant jeune femme et progressivement femme objet à cacher. Coincée dans la maison, transformée selon les désirs de Presley, le scénario va suivre aussi son parcours jusqu’à son terme. On regrette juste que la dernière partie va bien trop vite, la faute à un scénario déséquilibré sur la temporalité des faits. L’histoire se veut plutôt douce malgré son sujet, misant sur le calme, mettant les scènes choquantes de manière posée, symbolisant ainsi cette « normalité » malaisante car on le rappelle, on voit le film à travers les yeux de Priscilla. On ne tombe ainsi pas dans le mélodramatique ni dans la surenchère. Cela en en même dérangeant (mais pas dans le sens péjoratif) car on est dans l’intimité d’un couple en tant que témoin impuissant de voir une personne souffrir intérieurement. On aurait aimé néanmoins que le parallèle fait entre Elvis et le Colonel qui dicte sa vie soit plus prononcée pour montrer l’ironie de la situation.
Priscilla est incarnée à la perfection par Cailee Spaeny qui crève l’écran. L’héroïne débute en tant qu’adolescente timide et aussi manipulable, tombant dans les bras de son idole. Profitant de sa nouvelle vie plus confortable, elle finit par se perdre elle-même et derrière ses sourires, elle n’aime pas forcément ce qu’elle devient mais l’amour est plus fort. Même si c’est un amour très particulier où elle cède à tout, se transformant, devant se cacher de la presse, restant enfermée dans une maison, devant subir les infidélités d’Elvis. Il lui faudra du temps pour s’émanciper et vouloir s’en sortir, et ce en étant seule pour se libérer. Elvis justement qui semble être un homme honnête est présenté petit à petit comme un dominateur, très exigeant, impulsif, manipulateur et il pense toujours agir pour le bien. Personne ne le recadre sur ses actes répréhensibles. Il veut une femme à la maison pendant qu’il profite des conquêtes en dehors et ce sous le regard de la presse, humiliant davantage Priscilla.
Sofia Coppola a l’habitude de traiter ce genre de sujet et elle le fait encore très bien ici. Le film dépeint bien cette relation toxique. Tout d’abord avec des couleurs ternes, rappelant à la fois les années 1960 mais aussi le mal être de sa protagoniste principale, profitant rarement du côté paillettes et rock’n’roll. Ensuite, on bouge rarement de la maison d’Elvis. C’est effectivement le symbole d’une prison. Chaque pièce de l’habitation est une sorte de cellule qui est de plus rarement fortement éclairée. Tout est très obscur et contraste avec les projecteurs que vit Presley. La réalisation est aussi très lente mais servant ainsi le propos initial, que c’est une manipulation progressive et qui prend son temps. La bande originale est un peu trop discrète néanmoins et n’apporte pas d’impact émotionnel.
Priscilla est un film touchant traitant de la vie d’une femme vivant dans une cage dorée dont elle a du mal à en prendre conscience.