Réalisation : Tim Burton.
Scénario : Warren Skaaren et Sam Hamm.
Production : Peter Guber et Jon Peters.
Musique : Danny Elfman.
Société de production : Warner Bros., The Guber-Peters Company et PolyGram Filmed Entertainment.
Distributeur : Warner Bros..
Date de sortie USA : 23 juin 1989.
Date de sortie française : 13 septembre 1989.
Titre original : Batman.
Durée : 2h06.
Budget : 35 millions de dollars.
Box-office mondial : 411,6 millions de dollars.
Box-office USA : 251,4 millions de dollars.
Entrées françaises : 2 168 619 entrées.
Résumé.
Le jour, Bruce Wayne est un milliardaire flambeur et playboy. La nuit, il devient le justicier de Gotham en étant Batman. Son nouvel adversaire est le Joker, un individu au rire effrayant qui terrorise la ville.
Casting.
Bruce Wayne / Batman : Michael Keaton (VF : Patrick Osmond).
Jack Napier / Le Joker : Jack Nicholson (VF : Jean-Pierre Moulin).
Vicki Vale : Kim Basinger (VF : Michèle Buzynski).
Alfred Pennyworth : Michael Gough (VF : Jacques Ciron).
James Gordon : Pat Hingle (VF : Yves Barsacq).
Alexander Knox : Robert Wuhl (VF : Philippe Peythieu).
Harvey Dent : Billy Dee Williams (VF : Hervé Caradec).
Joe Borg : Lee Wallace (VF : Jacques Lalande).
Carl Grissom : Jack Palance (VF : Jean-Claude Michel1).
Alicia Hunt : Jerry Hall (VF : Martine Meiraghe).
Robert « Bob » Hawkins : Tracey Walter (VF : Gilbert Lévy).
Max Eckhardt : William Hootkins (VF : Jacques Frantz).
Affiches.
Images.
Le saviez-vous ? Anecdotes et coulisses.
Batman est l’adaptation des comics du même nom de Bob Kane créées en 1939.
Une des premières versions du scénario écrite en 1980 avait Robin comme personnage et il devait être interprété par Kiefer Sutherland. Il y avait aussi de présent Barbara Gordon, le Pingouin et Rupert Thorne.
David Cronenberg, Sam Raimi, Terry Gilliam, Wes Craven, David Lynch, Martin Scorsese, John Carpenter, Tobe Hooper, James Cameron, Ridley Scott, Oliver Stone, Tony Scott, Richard Donner, Brian De Palma, George Miller, Robert Zemeckis ont été approchés pour le poste de réalisateur.
Le choix de Michael Keaton, acteur connu de la comédie, a été fortement contesté lors de son annonce pour le rôle de Batman.
Mel Gibson et Pierce Brosnan ont été envisagé pour le rôle de Bruce Wayne ; Robin Williams, Tim Curry, Willem Dafoe, David Bowie, Jeff Goldblum, Donald Sutherland, Robert De Niro, Alan Rickman, Ray Liotta, John Malkovich et Christopher Lloyd pour celui du Joker ; Michelle Pfeiffer pour celui de Vicki Vale ; Don Johnson , Dale Midkiff et William Petersen ont été considérés pour celui d’Harvey Dent ; Sir Christopher Lee et Albert Finney pour celui de Carl Grissom.
Jack Nicholson avait besoin de deux heures de maquillage pour devenir Joker.
Plusieurs décors du film, comme Gotham où la Batcave, sont en réalité des maquettes.
George Michael et Michael Jackson devaient participer à la bande originale du film mais ils ont dû refuser.
Le modèle initiale de la Batmobile avait conquis le réalisateur mais il remarqua qu’elle n’avait pas de portes. Les artistes ont alors eu l’idée de faire un cockpit coulissant. La voiture fait 6 mètres de long et pèse 1,4 tonnes.
Le tournage s’est déroulé du 10 octobre 1988 au 14 janvier 1989 en Angleterre.
Notre critique de Batman.
Personnage iconique en tant que super-héros, il va avoir la lourde tâche d’être à la hauteur de Superman qui a marqué la précédente décennie.
Son entrée en matière pour effacer le film des années 1960 permet effectivement de marquer les esprits. Le film se divise en deux parties très bien écrites. La première est la mise en place du personnage de la chauve-souris mais aussi la préparation de Jack en Joker. On y voit ainsi l’univers de Gotham, tout sert de présentation et on accroche directement. Certes, si vous n’aimez pas les univers sombres, vous n’allez pas forcément aimé car il n’y a rien de joyeux dans l’histoire. La seconde moitié enfonce d’ailleurs le clou car c’est la longue confrontation entre Batman et Joker. Pourtant, on ne tombe jamais dans une caricature de scénario risible de bien contre le mal. C’est bien plus équilibré et subtil Il y a de nombreux péripéties et un danger assez sadique. Surtout qu’il y a ce débat sur le fait qu’un justicier qui protège les gens est aussi un hors-la-loi. Juste dommage que ça ne soit pas plus approfondi. De même que le scénario apporte peu de séquences émotionnelles. En secondaire, il y a l’intrigue sur qui est Bruce Wayne et qui est Batman, une enquête que mène l’héroïne sans savoir qu’elle est en train d’investiguer sur la même personne. On ressort satisfait d’un univers qui a un grand potentiel à exploiter et qui s’offre ici une mise en bouche plus qu’appréciable.
Au casting, des noms connus pour l’époque. Le plus surprenant est bien évidemment Michael Keaton. Personne ne voyait un acteur de comédie endossé la peau d’un super-héros. Pourtant, il livre une prestation excellente. On sent l’homme dans la retenue, torturé par son passé et par une ville en train de sombrer. Dans ce film, il est juste regrettable que son « quotidien » de milliardaire soit si peu présenté. On le découvre plus comme un enquêteur sans masque et un homme d’action sous le masque. Sa version de Batman est prenante car il incarne une forme de menace, jouant avec l’ombre et la nuit, créant une peur pour les criminels. À ses côtés, au civil tout du moins, Kim Basinger est la touche féminine du film. Elle ne sert pas que pour une romance avec Bruce mais c’est une journaliste qui va vouloir lever le mystère. Elle cherche à savoir qui est Batman. On s’attache à elle et elle ne joue pas, malgré la décennie de tournage, la femme en détresse à sauver.
Mais ce qu’on attend d’un film de super-héros est un antagoniste à la hauteur et on le sait, dans l’univers de Gotham, le Joker est cette figure là. Jack Nicholson est parfait dans le rôle tant il a un visage fait pour et en plus il en joue doublement. Joker a eu plusieurs versions dans les comics et ici, c’est plus celui d’un homme fou mais stratège. Il agit plus de manière loufoque et exubérante avec ses farces et son rire. Alors cela plaira ou non car il fait plus peur par son côté extraverti de clown. C’est plus l’acteur qui apporte plus que l’écriture du personnage en lui-même. Les seconds rôles sont peu développés finalement, que ce soit le commissaire Gordon qu’Harvey Dent et le collègue de Vicki. Enfin, on terminera avec Alfred, le célèbre majordome de Bruce Wayne, qui apporte une sagesse mais qui n’est pas plus exploité que ça dans sa relation avec le milliardaire.
À la réalisation, Tim Burton fait des merveilles. On sent qu’il est dans son élément avec cette ambiance lugubre et sombre qu’est Gotham. Mais aussi par les personnages, souvent torturé. Il donne ici un style visuel prenant qui donne une ambiance oppressante. Gotham est une ville peu lumineuse, avec de grands immeubles, de la pauvreté dans les rues, la misère sociale… Cela va jusque dans la mise en scène avec des compositions d’images envoûtantes à l’esprit gothique propre au réalisateur à cette période. On apprécie aussi l’utilisation de maquettes à une époque où les effets numériques ne sont pas encore utilisées à outrance. Certes, certains plans ont parfois mal vieillis mais on pardonne ça facilement. On est dans un blockbuster mesuré. Notre conclusion portera sur la bande originale superbe de Danne Elfman qui va offrir un thème principal mémorable qui donne autant de lourdeur que de noirceur.
Batman marque le cinéma en apportant autre chose dans un univers de super-héros qui commence à pointer le bout de son nez.