Réalisation : Léa Domenach.
Scénario : Léa Domenach et Clémence Dargent.
Production : Fabrice Goldstein et Antoine Rein.
Musique : Anne-Sophie Versnaeyen.
Société de production : Karé Productions.
Distributeur : Warner Bros..
Date de sortie USA : Inconnue.
Date de sortie française : 4 octobre 2023.
Titre original : Bernadette.
Durée : 1h33.
Budget : Inconnu.
Box-office mondial : 6,6 millions de dollars.
Box-office USA : Inconnue.
Entrées françaises : 802 359 entrées.
Résumé.
Jacques Chirac vient d’être élu Président de la France en 1995. Sa femme Bernadette ne veut plus rester dans l’ombre et va tout faire pour devenir quelqu’un que les médias ne vont plus éclipser.
Casting.
Bernadette Chirac : Catherine Deneuve.
Jacques Chirac : Michel Vuillermoz.
Bernard Niquet : Denis Podalydès.
Claude Chirac : Sara Giraudeau.
Dominique de Villepin : François Vincentelli.
Laurence Chirac : Maud Wyler.
Nicolas Sarkozy : Laurent Stocker.
Yvon Molinier : Lionel Abelanski.
Pierre : Scali Delpeyrat.
David Douillet : Artus.
Karl Lagerfeld : Olivier Breitman.
Images.
Le saviez-vous ? Anecdotes et coulisses.
Bernadette est librement tiré d’une histoire vraie de Bernadette Chirac, Première Dame de France.
Le projet débute en 2022 sous le titre de travail La tortue.
Le tournage s’est déroulé en France.
Notre critique de Bernadette.
On a souvent des films sur de grands politiciens mais rarement sur celle qui partagent leur vie.
C’est une sorte d’OVNI qui débarque sur grand écran et ça fait un bien fou. Malgré le fait que tout est assez libre par rapport à la réalité, cela reflète quand même bien ce qui se trame dans les coulisses du pouvoir. Vivant dans l’ombre, Bernadette va alors réussir à braquer les projecteurs sur elle mais tout en dignité. Le scénario propose une lecture chronologique des événements et on retrouve ainsi différents faits marquant de la France. L’écriture est parfaite et on passe clairement un très bon moment et on se surprend même à rire de certaines scènes comiques parfaitement dosées.
Pour autant, l’aspect sérieux n’est pas mis de côté. La politique occupe une place forte dans l’histoire. Non pas dans la gestion du pays ou l’élaboration des lois mais sur l’image. Manipulation médiatique, insincérité des paroles et des actes, tout y passe. On voit qu’une population peut se faire bernée par différentes manigances mais le film va aussi reporter ça sur le couple présidentiel aussi bien dans la vie publique que la vie privée. C’est une des forces de l’intrigue de voir que ce n’était pas un couple parfait, loin de là. Le dernier acte du film en oublie la comédie pour proposer quelque chose de plus touchant, donnant un fort contraste avec ce qu’on avait vu jusque là sans pour autant dénoter.
Catherine Deneuve est parfaite en Bernadette. On y trouve une femme qui est souvent mise de côté, reléguée au second plan. De plus, elle est régulièrement trompée par son mari et ce, toute la France le sait. Elle va alors changer son image. D’abord sur le plan humanitaire, se voulant plus proche des gens, plus à leurs écoutes et elle va au contact. Sa forte participation avec l’Opération Pièces Jaunes va aussi changer la donne. Elle gagne en confiance, en popularité et se veut perspicace sur le plan politique. Ensuite, sur le plan personnel. Elle ne fait pas tout ça que pour elle mais aussi pour se venger des infidélités de son époux et qu’il ne l’écoute jamais, même quand il faudrait. Elle a une part sadique amusante car elle y prend un malin plaisir.
Elle est épaulée par Niquet, son conseiller et son proche ami. Il va la guider en terme de communication et d’image. Il semble pourtant peu sûr de lui mais il a l’esprit vif pour retourner les situations à son avantage et ils forment un binôme adorable. Jacques Chirac justement est dépeint ici vraiment comme quelqu’un… de méchant. Il ne pense qu’à lui, repoussant sa femme dans l’ombre et il va même en devenir jaloux lorsqu’elle devient la préférée des français. Il ne croit jamais en son intuition et ça montre vraiment un couple fragile voire brisée mais qui reste encore ensemble dans un amour bien particulier. Quant à Claude, leur fille, elle est très proche de son père et presque souvent contre sa mère et ses idées. Laurence, leur autre fille qui préfère garder sa vie privée, vit ça différemment à cause de sa maladie et elle ne veut pas que ça serve pour l’image médiatique. C’est une famille divisée dont la politique ne va rien arranger.
Il n’y a pas que le scénario qui vaut le coup mais aussi sa réalisation. Elle est audacieuse en ayant des idées loufoques, comme la présence d’une chorale qui interprète des chansons pour expliquer certaines scènes. On apprécie aussi fortement l’utilisation à la fois d’images d’archives pour contextualiser, un mélange d’archives et de réels à l’aide d’effets spéciaux convaincants et enfin de mettre des plans du film façon télévision d’époque avec un fort grain de l’image. On se rapproche ainsi de la docu-fiction. La bande originale est aussi amusante en usant de chansons du répertoire français qui collent parfaitement à l’ambiance montrée.
Bernadette est aussi amusant que touchant, montrant la vie d’une Première Dame populaire qui a marqué la politique française.