Réalisation : Tim Burton.
Scénario : Scott Alexander et Larry Karaszewski.
Production : Scott Alexander, Tim Burton, Lynette Howell et Larry Karaszewski.
Musique : Danny Elfman.
Société de production : The Weinstein Company, Silverwood Films, Tim Burton Productions et Electric City Entertainment.
Distributeur : The Weinstein Company.
Première mondiale : 13 novembre 2014 (Los Angeles).
Date de sortie USA : 25 décembre 2014.
Date de sortie française : 18 mars 2015.
Titre original : Big Eyes.
Durée : 1h46.
Budget : 10 millions de dollars.
Box-office mondial : 29,3 millions de dollars.
Box-office USA : 14,5 millions de dollars.
Entrées françaises : 368 262 entrées.
Résumé.
Margaret peint des portraits avec de gros yeux. Lorsqu’elle rencontre Walter, un peintre, elle l’épouse. Mais son nouveau mari va s’attribuer le mérite des portraits qu’elle fait et gagner en popularité.
Casting.
Margaret Keane : Amy Adams (VF : Caroline Victoria).
Walter Keane : Christoph Waltz (VF : Christian Gonon).
DeeAnn : Krysten Ritter (VF : Maïa Michaud).
Ruben : Jason Schwartzman (VF : Jean-Christophe Dollé).
Dick Nolan : Danny Huston (VF : Philippe Vincent).
John Canaday : Terence Stamp (VF : Michel Derain).
Enrico Banducci : Jon Polito (VF : Achille Orsoni).
Affiches.
Images.
Le saviez-vous ? Anecdotes et coulisses.
Big Eyes est tiré d’une histoire vraie.
À l’origine du projet, les deux scénaristes devaient réaliser le film.
Kate Hudson et Reese Witherspoon ont été envisagées pour le rôle de Margaret ; et Thomas Haden Church et Ryan Reynolds pour le rôle de Walter.
Tim Burton avait déjà acheté des peintures de Margaret Keane dans les années 1990.
Le tournage s’est déroulé en Californie, au Canada et à Hawaï.
Notre critique de Big Eyes.
Un synopsis qui semble bien intéressant tant il y a de la matière.
Fait du monde de l’art qui n’a pas dépassé les frontières des adeptes, voilà de quoi toucher un bien plus grand public. Le scénario se veut vraiment captivant car on va découvrir deux mondes. Le premier, celui de l’art, logique. On y découvre ainsi une artiste, un style, de l’émotion à travers les peintures. On y voit également les coulisses, l’inspiration, la visibilité, les galeries, la gestion de la presse, de la popularité. C’est fascinant car tout n’est pas de repos et il faut concilier beaucoup de choses à la fois. Pour autant, ce n’est pas ça la force du long-métrage.
En effet, c’est le second monde qui est prenant : celui de l’emprise, de la soumission, du mensonge… En clair, tout un monde de manipulation. C’est clairement malsain car on y voit une femme se faire prendre dans un piège qui va se refermer sur elle durant des années. Nous sommes face à une relation toxique qui va être toujours un sujet d’actualité malheureusement. Pourtant, ce n’est pas une violence physique ici ni une forme de harcèlement mais plus un univers de mensonges. On voit que des paroles anodines et du charme permettent de se retrouver manipulé sans le savoir : perte d’amis, perte de repère, perte de confiance en soi… On est un témoin impuissant d’un étau qui se resserre. On passe par toute sortes d’émotions et c’est intense jusqu’à son dénouement tant attendu pour rétablir la vérité.
Point fort également sur le casting irréprochable. L’excellente Amy Adams incarne Margaret. On la découvre d’abord talentueuse, créative, épanouie dans sa passion. Petit à petit, elle va se faire retourner le cerveau sans s’en rendre compte et tomber dans l’ombre, quasi dans un oubli, souffrant intérieurement de se faire voler la vedette mais sans avoir la faculté de réagir. Sa bulle est de plus en plus prononcée en pensant que c’est la meilleure chose à faire. Par chance, son mental ne sombrera jamais totalement et elle décidera un jour de s’en sortir, retrouvant la voie de la liberté et de la créativité. Face à elle, Walter est quelqu’un au début jovial, charmeur… mais on devine vite que son talent oratoire le sort de toutes les situations. Il saute sur la moindre occasion pour l’argent, la popularité et la gloire. Il manipule tout le monde et on est autant fasciné par ses capacités d’entourloupe que dégoûté qu’un tel personnage puisse exister. Dans les personnages, on regrette juste que la fille de Margaret ne soit pas plus exploitée car elle est témoin de ce qui arrive à sa mère.
On retrouve Tim Burton et on s’attend à y retrouver son style. Néanmoins, on ne reconnait absolument pas sa patte. Avec du recul, ce n’est pas grave en soi car il offre ici une réalisation très bonne dont on ne voit pas le temps passé tant le rythme est maîtrisé. Pourtant, c’est aussi une sorte de faiblesse du réalisateur. En effet, avec un monde artistique, des tableaux avec des personnages aux gros yeux, on aurait pu espérer la même approche dans la mise en scène. Le visuel n’a pas une esthétique originale. Même constat sur la bande originale plutôt passe partout et ne sublimant pas l’histoire.
Big Eyes est un magnifique film sur une artiste qui mérite d’être bien plus connue et qui reflète aussi les travers d’une relation toxique faite de manipulations et de mensonges.