Réalisation : Maïwenn.
Scénario : Maïwenn, Nicolas Livecchi et Teddy Lussi-Modeste.
Production : Pascal Caucheteux, Konstantin Elkin et Grégoire Sorlat.
Musique : Stephen Warbeck.
Société de production : Why Not Productions, France 2 Cinéma, France 3 Cinéma, La Petite Reine, Impala Productions, Les Films de Batna, IN.2 Film et Les Films du Fleuve.
Distributeur : Le Pacte.
Date de sortie USA : Inconnue.
Date de sortie française : 16 mai 2023.
Titre original : Jeanne du Barry.
Durée : 1h56.
Budget : Inconnu.
Box-office mondial : 11,9 millions de dollars.
Box-office USA : Inconnue.
Entrées françaises : 764 305 entrées.
Résumé.
D’origine modeste, Jeanne Gomard de Vaubernier a pour ambition de s’élever socialement, peu importe les moyens. Elle est présentée au Roi de France. Elle use de ses charmes pour devenir sa favorite officielle.
Casting.
Jeanne du Barry : Maïwenn.
Louis XV : Johnny Depp.
La Borde : Benjamin Lavernhe.
Duc de Richelieu : Pierre Richard.
Comte du Barry : Melvil Poupaud.
Duc d’Aiguillon : Pascal Greggory.
Adélaïde de France : India Hair.
Victoire de France : Suzanne de Baecque.
Louise de France : Capucine Valmary.
Sophie de France : Laura Le Velly.
Le Dauphin : Diego Le Fur.
Marie-Antoinette : Pauline Pollmann.
Affiches.
Images.
Le saviez-vous ? Anecdotes et coulisses.
Jeanne du Barry est tirée d’une histoire vraie.
Le tournage s’est déroulé en France (château de Vaux-le-Vicomte, château de Champs-sur-Marne1, château de Versailles et château de Champlâtreux).
Notre critique de Jeanne du Barry.
Les films sur cette période de l’Histoire de France sont monnaie courante.
Le scénario va pourtant ne pas s’attarder réellement sur le Roi de France mais sur sa favorite. Rien que là, ça change tout. On va ainsi découvrir les rouages de la royauté au niveau de l’entourage. Entre les us et coutumes, c’est presque une leçon d’histoire qu’on va recevoir. Mais l’intrigue va surtout tourner autour de la confrontation entre deux mondes. Approche qui est du déjà-vu mais qui est ici bien plus subtilement traité. Jeanne n’est pas une noble de naissance et la royauté n’est pas son monde. Elle va l’adopter et en profiter. Si on reste purement sur l’écriture du scénario, il est certes bon mais rien de bien exceptionnel pour autant. Il y a même parfois un soupçon de modernité qui ne semble pas coller avec l’époque. On est dans un entre deux entre sérieux élégante et simplicité trop profonde. En revanche, on apprécie de voir comment la noblesse est dépeinte dans ses excès, en particulier avec les filles du Roi. On voit aussi que tout est dans le paraître et les faux semblants. Il est même intrigant de voir le « prêt de femmes » de cette époque comme si c’était une chose normale et que l’Amour n’est qu’un prétexte, le principal étant de profiter sans réel attachement. Une réflexion ainsi faite sur l’image de la femme de cette période. On regrette que l’histoire n’apporte pas plus d’émotions car même les séquences plus dramatiques sont survolés.
Deux personnages sont bien évidemment mis à l’honneur. On découvre le parcours de Jeanne. Roturière certes, mais elle ne fait pas qu’user de ses charmes pour obtenir des faveurs. Bien que la richesse et sa position plus élevée l’importent, elle ne fait pas que profiter de la situation par l’appât du gain cette fois-ci. Elle est intelligente et arrive à grimper les échelons pour devenir LA favorite du Roi. Mais le plus intéressant est de voir comment elle va influencer la cour, aussi bien dans la mode vestimentaire qu’en cassant les traditions. Elle se fie des bonnes gestuelles, du comportement à avoir… Elle reste elle-même et va jusqu’à impressionner les autres, voire même la jalouser. Son actrice est vraiment prenante. À l’opposé de Johnny Depp qui ne donne rien de magistral, bien loin de ce qu’on pouvait s’attendre de lui. Il incarne un Roi qui reste quand même effacé dans le film. On ne le voit pas en tant que chef d’État, ni comme un militaire, ni stratège, ni profitant du luxe… Juste comme un homme à femmes sans être non plus un immense séducteur. Une forme de retenue qui déconcerte un peu. On regrette quand même que ce soit Depp qui incarne un Roi français tant il parle avec un accent bien américain et ça nuit à l’immersion.
Les seconds rôles ne sont pas tous au même niveau. On retiendra tout d’abord La Borde. Ce dernier est un proche du Roi et de Jeanne. Il fait un lien et est le confident des deux ainsi qu’un guide. Il est dans le secret de chacun en plus d’être les yeux de tout ce qu’il se passe. Il a une grande retenue et il est particulièrement attachant par sa façon d’être. Ce qui est l’exact contraire des filles du Roi. Ce sont de vraies pestes insupportables qui ne font que rabaisser et se moquer, à l’exception de « La dernière » qui se veut cultivée et plus ouverte d’esprit. Dommage qu’elle ne soit pas davantage mise en avant. Les autres protagonistes sont là pour faire l’apparat. L’arrivée de Marie-Antoinette dans l’intrigue aurait mérité une plus forte présence car c’est la successeuse du trône et elle a une façon de penser appréciable.
On est dans un film d’époque et il faut que ça se ressente à l’image. Les décors sont de vrais palais français et forcément, ça donne une immersion de ce point de vue là. C’est plus du côté des costumes et des perruques qu’on a du très bon convaincant à certains plus étranges et presque anachroniques au premier abord. On en attendait plus de la mise en scène qui se veut finalement bien simple et même trop simple. Il n’y a pas d’approche artistique pour sublimer l’histoire. Le tout fait même trop propre et trop récent. Heureusement, c’est la bande originale qui va relever la qualité technique avec des mélodies envoûtantes.
Jeanne du Barry avait un potentiel qui aurait mérité d’être encore plus percutant même si on est servi par une belle histoire.