Réalisation : Tom Hooper.
Scénario : William Nicholson.
Production : Tim Bevan, Eric Fellner, Cameron Mackintosh, Debra Hayward.
Musique : Claude-Michel Schönberg.
Société de production : Universal Pictures, Working Title Films, Cameron Mackintosh Ltd. et Relativity Media.
Distributeur : Universal Pictures.
Sortie australienne : 22 décembre 2012.
Date de sortie USA : 25 décembre 2012.
Date de sortie française : 13 février 2013.
Titre original : Les Misérables.
Durée : 2h38.
Budget : 60 millions de dollars.
Box-office mondial : 442,3 millions de dollars.
Box-office USA : 148,8 millions de dollars.
Entrées françaises : 218 983 entrées.
Résumé.
En 1815, Jean Valjean est en liberté conditionnelle de sa peine de forçat. Il débute une nouvelle vie sous une autre identité mais l’officier Javert continue de le traquer. Valjean protège Cosette, sa fille adoptive, tandis que dans les rues, la révolution est en marche.
Casting.
Jean Valjean : Hugh Jackman (VF : Dominique Guillo).
Javert : Russell Crowe (VF : Patrick Béthune).
Fantine : Anne Hathaway (VF : Caroline Victoria).
Cosette : Amanda Seyfried (VF : Marie-Eugénie Maréchal).
Marius : Eddie Redmayne (VF : Félicien Juttner).
Éponine : Samantha Barks (VF : Julia Vaidis-Bogard).
Monsieur Thénardier : Sacha Baron Cohen (VF : Emmanuel Curtil).
Madame Thénardier : Helena Bonham Carter (VF : Laurence Bréheret).
Gavroche : Daniel Huttlestone (VF : Inconnue).
Cosette (enfant) : Isabelle Allen (VF : Inconnue).
Affiches.
Images.
Le saviez-vous ? Anecdotes et coulisses.
Les Misérables est l’adaptation de la comédie musicale du même nom de Claude-Michel Schönberg, Alain Boublil et Herbert Kretzmer jouée en 1980, elle-même adapté du roman éponyme de Victor Hugo publié en 1862.
Le projet débute en 2011.
Emma Watson et Shailene Woodley ont été envisagées pour le rôle de Cosette adulte ; Amy Adams, Jessica Biel, Kate Winslet, Emily Blunt et Rebecca Hall pour celui de Fantine ; Rowan Atkinson, Billy Crystal, Steve Martin, Geoffrey Rush et Robin Williams pour Monsieur Thénardier ; Hayden Panettiere, Scarlett Johansson, Lea Michel, Emily Browning, Lucy Hale et Evan Rachel Wood pour celui d’Éponine ; Paul Bettany pour celui de Javert.
Le casting a réellement chanté sur le tournage et leurs voix ont été captées sur place. Il n’y a pas eu d’enregistrement en studios après coup à l’exception de la chanson d’ouverture où trop de bruits couvraient les voix.
La scène où Anne Hathaway (Fantine) se fait rasée la tête est réelle. L’actrice a vraiment perdu ses cheveux durant le tournage de cette scène. La personne qui fait la coupe est son coiffeur personnel, déguisée en femme pour le tournage.
Samantha Barks (Éponine) et Isabelle Allen (Cosette enfant) font réellement parties de la troupe de la comédie musicale « Les Misérables ». Quant à Colm Wilkinson, qui joue l’Évêque, il était Jean Valjean dans la production scénique à Londres en 1985 et à Broadway en 1987.
La chanson « I dreamed a dream » interprétée par Anne Hathaway a demandé huit de tournage. C’est la quatrième prise qui est présente dans le film.
Le décor de la scène des barricades est tiré d’un décor existant qui a été remodelé : c’est celui du Chemin de Traverse dans Harry Potter à l’école des sorciers.
Le tournage s’est déroulé du 8 mars au 22 juin 2012 en Angleterre.
Notre critique de Les Misérables.
Chef d’œuvre universelle de la littérature française, la voir sur grand écran et en comédie musicale à de quoi autant attirer qu’inquiéter.
Il faut reconnaître que l’histoire est vraiment forte et reste intemporelle. On va avoir droit à un scénario très complet avec différentes intrigues qui se complètent toutes. D’abord avec Jean Valjean qui refait sa vie mais qui vit dans la crainte perpétuelle d’être retrouvé par Javert, un officier qui l’a pris en grappe et qui ne veut pas le lâcher. C’est donc une quête de rédemption mais sans que le passé en puisse s’enfuir. Il protège Cosette qu’il va élevée comme sa propre fille, cette dernière tombant amoureuse d’un révolutionnaire. Ce dernier qui va prendre par à la rébellion parisienne pour renverser le système en place. On a donc une histoire d’amour (certes, très cliché et brutale), des instants dramatiques, un soupçon d’espoir, un fait de l’Histoire de France… sans compter bien sûr la réalité de cette époque : la misère généralisée, la lutte des classes sociales, la répression de l’armée… Alors bien sûr, ce n’est pas le genre de films qui va donner le sourire et vous rendre heureux tant tout est très sombre. Il est quand même dommage qu’avec un tel éventail de possibilités, le film ne dégage pas plus d’émotions.
Il y a pléthore de personnages dans ce film et surtout un casting impeccable. Bien sûr, on débute avec Jean Valjean. Forçat, revanchard sur la vie, il va chercher à se racheter en faisant le bien autour de lui. Devenir chef d’entreprise, il va recueillir une petite fille. Il se trouve alors devenir père et on le suit sur plusieurs années. Il va tout faire pour la garder en sécurité, même durant la révolution parisienne. C’est un homme nouveau qui sera toujours en conflit avec Javert. Ce dernier, un officier qui va monter en grande au fil du temps, veut rattraper Valjean quoi qu’il en coûte. Il n’est pas détestable pour autant et ça le rend plus mystérieux. Il obéit à son devoir. La fille justement, Cosette, est une fille qui a vécu dans la misère des Thénardier (des aubergistes sans scrupules, magouilleurs et voleurs), profite de sa nouvelle vie dans une forme de bourgeoisie. Pour autant, on ne la voit pas tant que ça dans le film et ne sert qu’à créer une histoire d’amour avec Marius. Révolutionnaire, il croit fortement en sa cause mais son amour pour Cosette va le mettre en position délicate.
Surtout que cet amour n’est pas partagé par tout le monde, en particulier par Éponine. Cette dernière est amoureuse de Marius mais n’a jamais su lui avouer, elle ferait n’importe quoi pour lui, même à le mettre dans les bras d’une autre. Elle est loyale mais on compatit à sa souffrance. La mère de Cosette, Fantine, va vivre un enfer en s’enfonçant dans une noirceur misérable jusqu’aux enfers pratiquement. À noter que son actrice Anne Hathaway livre une prestation magistrale. On aurait aimé aussi que les autres révolutionnaires soient un peu plus développés même si on s’attache vite à Gavroche, un petit garçon à l’esprit trop aventureux.
C’est le genre de film dont la réalisation a une tâche importante et le défi est relevé haut la main… ou presque. Oui, la mise en scène est vraiment intense en jouant fortement sur la composition de l’image, pouvant même déstabiliser un peu tant les cadrages ne sont pas très académiques, le personnage étant souvent excentré. Sans compter l’angle régulièrement incliné et en gros plan. La caméra n’a de cesse de bouger… et c’est là par contre le bémol. Autant par moment ça colle à l’action, autant sur d’autres, ça donne le mal de mer car il n’y a pas d’intérêt artistique à proprement parler. Gros travail apporté aussi sur les décors et les costumes. On est plongé à une autre époque de la France et c’est très immersif.
Venons en maintenant à ce qui va diviser le public : l’aspect comédie musicale. Rien à redire sur les chansons où chacun aura sa petite préférence, allant de morceaux calmes à d’autres plus entraînants. Vu qu’elles sont tirées de la comédie musicale scénique, on ne va donc pas juger plus que ça. En revanche, des chansons c’est bien, énormément de chansons, c’est autre chose. En effet, sur 2h30 de films, il doit y avoir environ dix minutes de purs dialogues morcelés ici et là. Il y a donc de nombreuses scènes où les personnages se « parlent » en chantant mais sans être réellement une chanson. Par conséquent, c’est presque exaspérant et le film aurait sûrement été encore plus fort si on avait eu des dialogues et des chansons en alternance, histoire de se poser un peu.
Les Misérables n’atteint pas la qualité du roman mais est un spectacle à voir par la qualité de son casting et de sa mise en scène. Cependant, la comédie musicale souffre de trop de chansons qui en feront décrocher quelques uns.