Réalisation : Christopher Nolan.
Scénario : Christopher Nolan.
Production : Christopher Nolan, Charles Roven et Emma Thomas.
Musique : Ludwig Göransson.
Société de production : Universal Pictures, Atlas Entertainment et Syncopy.
Distributeur : Universal Pictures.
Date de sortie USA : 21 juillet 2023.
Date de sortie française : 19 juillet 2023.
Titre original : Oppenheimer.
Durée : 3h00.
Budget : 100 millions de dollars.
Box-office mondial : 952 millions de dollars.
Box-office USA : 326 millions de dollars.
Entrées françaises : 4 446 269 entrées.
Résumé.
En pleine Seconde Guerre Mondiale, le scientifique J. Robert Oppenheimer prend la tête du Projet Manhattan. L’objectif est de donner aux États-Unis la bombe atomique.
Casting.
Robert Oppenheimer : Cillian Murphy (VF : Rémi Bichet).
Leslie Groves : Matt Damon (VF : Damien Boisseau).
Lewis Strauss : Robert Downey Jr. (VF : Bernard Gabay).
Katherine Oppenheimer : Emily Blunt (VF : Laëtitia Lefebvre).
Jean Tatlock : Florence Pugh (VF : Ludivine Maffren).
Rami Malek : David Hill (VF : Alexis Tomassian).
Niels Bohr : Kenneth Branagh (VF : Christian Gonon).
Edward Teller : Benny Safdie (VF : Sacha Petronijevic).
Robert Serber : Michael Angarano (VF : Guillaume Lebon).
Ernest Lawrence : Josh Hartnett (VF : Adrien Antoine).
Harry S. Truman : Gary Oldman (VF : Vincent Violette).
Affiches.
Images.
Le saviez-vous ? Anecdotes et coulisses.
Oppenheimer est tiré d’une histoire vraie de celui surnommé « le père de la bombe atomique ». C’est aussi l’adaptation du roman American Prometheus: The Triumph and Tragedy of J. Robert Oppenheimer de Kai Bird et Martin J. Sherwin publié en 2005.
Le projet débute en 2021.
La scène de l’explosion de la bombe atomique est réelle et n’a pas fait l’objet de trucages numériques. Elle est de taille réduite et bien sûr sans matière radioactive.
Le tournage s’est déroulé de février à mai 2022 au Mexique, Californie et New Jersey.
Notre critique de Oppenheimer.
L’arrivée d’un film de Christopher Nolan au cinéma est souvent un événement.
Après les super-héros, la science-fiction et la guerre, on s’oriente cette fois-ci vers le biopic et pas des des moindres avec celui du père de la bombe atomique. Un sujet passionnant sur une arme de destruction massive dont on sait ce que cela a engendré dans l’Histoire et qui reste toujours une menace permanente dans le monde. Trois heures nous attendent et le scénario va se composer en trois actes. Mais on va commencer d’abord par le fait qu’on va en partie encore se promener dans la temporalité avec trois périodes : le linéaire d’Oppeinhemer, puis celle de son pseudo procès et enfin celle du « procès » de Strauss. Il va donc falloir s’accrocher à nouveau pour suivre, ce qui risque d’en décontenancer plus d’un.
La première partie montre l’ascension d’Oppenheimer d’étudiant à professeur puis d’être repéré par l’armée et le gouvernement pour le projet Manhattan. Si cela permet de poser les bases, c’est vraiment très long et pas toujours inspirant. Certes, on découvre l’homme scientifique, l’homme à femmes, l’homme politique, l’homme curieux mais on a du mal à entrer pleinement dans le film car ça dure quand même une heure d’installer les personnages et les intrigues. On comprend déjà une partie des enjeux de ce que va donner le futur avec l’utilisation de bombes mais ce n’est pas encore le propos principal.
Vient alors la seconde partie qui va être probablement la plus captivante car on entre enfin dans le vif du sujet avec toute la création de la bombe, de recruter des scientifiques, de jongler avec les politiciens, les militaires, de pousser les limites au-delà des attentes sans pour autant encore se poser des questions sur les conséquences. C’est une course contre la montre pour une suprématie d’un pays sur l’autre mais aussi pour une « paix » malgré le pouvoir destructeur attendu. Cet acte se termine par la fameuse scène du test grandeur nature de l’explosion mais on y reviendra plus tard. On dira juste que cette scène culminante est particulièrement décevante.
Enfin, le temps des regrets commence avec la troisième partie. On est beaucoup plus dans des dialogues qui n’en finissent pas car on va suivre encore plus davantage les deux procès. Celui d’Oppenheimer où le gouvernement cherche à tout lui mettre sur le dos pour les morts causés à Hiroshima et Nagasaki. Une sorte de jeu de dupe car le scientifique a aussi un objectif avec ce « tribunal » secret : celui de se faire passer pour un martyr pour se faire pardonner. On regrette que ce conflit intérieur, ses regrets, le questionnement sur l’utilité de cette bombe… ne donnent pas de séquences émotionnelles plus fortes, tout reste trop fade et plat. Quant au procès de Strauss, on comprend que tout n’est que politique mais ça reste très confus, parfois brouillon, qu’on a du mal à comprendre le réel intérêt de cette intrigue qui occupe une bonne partie du métrage.
Le point fort du film reste son casting et Cillian Murphy livre une très belle prestation, probablement, celle qui va marquer sa carrière. Il incarne Oppenheimer, un scientifique qui ne se comprend pas forcément lui-même et qui fonce autant qu’il doute, le rendant intéressant dans sa construction mais dont on a quand même du mal à s’attacher à lui. Le troisième acte qui est censé le montrer encore plus perdu ne nous permet pas de compatir à lui. Quant à son parcours, on a l’impression qu’il y a trop de facilité malgré les obstacles. À ses côtés, il aura eu deux femmes dans sa vie mais l’une n’est qu’une forme d’amourette tandis que l’autre est celle de son mariage. Emily Blunt incarne l’épouse pour le meilleur et pour le pire. Elle sait les risques que son mari encourt avec le projet et elle se veut bien plus combattive que lui lorsqu’il est mis au pilori. Dommage qu’elle ne soit pas plus mise en avant tant elle apporte une autre vision de la situation.
Du côté des militaires, on a surtout Matt Damon qui incarne l’officier en charge du projet. Lui est soumis à son devoir et ses convictions font qu’il doit tout faire pour aider son pays. On regrette quand même qu’on ne le voit pas s’interroger davantage face aux doutes de certains savants et qu’il ne donne donc pas une autre vision géopolitique de la suite des événements. Enfin, on a Strauss, un politicien qui semble tirer toutes les ficelles pour des fins personnels mais qui semble plus ancré dans l’Histoire américaine et qui ne permettra pas de parler au plus grand nombre. Il est assez fourbe et manipulateur, carriériste mais on a du mal à saisir réellement son utilité au film. Pour le reste, beaucoup de personnages, beaucoup de noms et cela fait même parfois beaucoup trop. Même si ça permet d’étoffer l’histoire, on s’y perd à force et aucun ne sort vraiment du lot. On a aussi de grands noms dans le casting qui ne font que des apparitions de quelques minutes à l’instar de Casey Affleck, Gary Oldman, Rami Malek…
Christopher Nolan est connu pour sa réalisation dans la plupart de ses films. Ici, on sent qu’il y a quelque chose mais pour autant, pas de quoi être émerveillé. Certes, le sujet ne s’y prête pas mais on sent clairement que ça tire en longueur suite à un rythme très lent les deux tiers du long-métrage. Il y a pourtant quelques scènes qui valent le détour par sa mise en scène comme par exemple le discours d’Oppenheimer face à ses employés. Visuellement, on a droit à des séquences en noir et blanc. Technique utilisée en général pour les flash-back, ici, c’est juste pour marquer une autre temporalité centré sur Strauss. L’intérêt véritable ? On ne l’a pas saisi. C’est presque plus gadget qu’apport artistique notable. Comme dit plus haut, on revient sur la scène culminante du film avec le test de l’explosion de la bombe. C’est une cruelle déception. On n’en prend pas plein les yeux car au final on ne va pas la voir tant que ça et bien que le son soit prenant, il ne prend pas plus au corps. Quant on sait qu’elle a été réellement tourné, on s’attendait à une belle mis en valeur. On termine avec une bande originale de bonne facture qui donne par moment de la tension mais qui n’offre pas de mélodies envoûtantes.
Oppenheimer est plutôt bon avec un excellent casting mais ce n’est pas un film mémorable ni percutant, souffrant de lenteurs et de manques d’approfondissements.