Réalisation : Florian Zeller.
Scénario : Christopher Hampton et Florian Zeller.
Production : Philippe Carcassonne, Simon Friend, Jean-Louis Livi et David Parfitt.
Musique : Ludovico Einaudi.
Société de production : Les Films du Cru, Film4, Orange Studio, Canal+, Embankment Films, F Comme Film, Trademark Films, Ciné@, AG Studios NYC, Simon Friend Entertainment et Viewfinder.
Distributeur : Lionsgate UK.
Première mondiale : 27 janvier 2020 (Sundace).
Date de sortie USA : 26 février 2021.
Date de sortie anglaise : 11 juin 2021.
Date de sortie française : 26 mai 2021.
Titre original : The father.
Durée : 1h37.
Budget : 6 millions de dollars.
Box-office mondial : 24 millions de dollars.
Box-office USA : 2,1 millions de dollars.
Entrées françaises : 586 834 entrées.
Résumé.
Anne doit s’occuper de son père, Anthony, atteint d’Alzheimer. Une maladie qui va bouleverser leur vie respective.
Casting.
Anthony Evans : Anthony Hopkins (VF : Jean-Pierre Moulin).
Anne : Olivia Colman (VF : Isabelle Gélinas).
Paul : Rufus Sewell (VF : Bernard Gabay).
Laura : Imogen Poots (VF : Carolina Jurczak).
Catherine : Olivia Williams (VF : Marine Delterme).
Bill : Mark Gatiss (VF : Laurent Montel).
Docteur Sarai : Ayesha Dharker (VF : Katia Lutzkanoff).
Affiches.
Images.
Le saviez-vous ? Anecdotes et coulisses.
The father est l’adaptation de la pièce du théâtre du même nom de Florian Zeller créée en 2012, qui le réalise lui-même ici en film.
Le tournage s’est déroulé en Angleterre.
Notre critique de The father.
Un sujet qui risque d’être fort en émotions si tout est bien géré.
On ne peut rester insensible devant un tel film. Il est très intense tant on va voir ce que la maladie d’Alzheimer peut entraîner dans une vie. En effet, les émotions sont pleinement au rendez-vous et pas forcément des plus joyeuses. On va naviguer entre détresse, souffrance profonde, confusion, maladresse, désespoir… Le scénario s’oriente clairement en ce sens car on va être nous même confus, non pas à cause d’un problème d’écriture mais bien au contraire, car il va nous placer dans la tête d’Anthony. On va donc avoir des sauts temporels, des intrigues qui se mélangent, une perception du monde qui change. C’est d’autant plus douloureux car c’est vraiment très bien retranscrit et on se demande comment tout va se terminer. C’est une épreuve difficile à traverser et ça influe aussi sur chacun.
Tout d’abord avec Anne, la fille, qui va avoir de grandes responsabilités mais qui va aussi prendre sur elle, voulant aider son père mais souffrant profondément. Il est difficile de voir son parent avoir l’esprit confus, avec des sauts d’humeur et oubliant certaines choses. L’actrice Olivia Coleman est impressionnante tant on se met à sa place, étant une fille aimante mais qui arrive à saturation car elle se sent désemparée malgré les aides. Sa souffrance se symbolise aussi par son isolement, perdu dans ses pensées et intériorisant, surtout que ça joue sur son mariage. C’est comme si elle devait s’occuper d’un jeune enfant alors que c’est son père. Mais l’énorme prestation revient à Anthony Hopkins qui est terriblement poignant. Tantôt adorable, tantôt méchant, tantôt même insupportable de cruauté, tantôt affolé, tantôt paranoïaque… Il va montrer avec précision ce que c’est que d’avoir cette maladie. Il perd la perception de la réalité, des événements, des prénoms, des personnes, du temps… Les deux autres rôles marquants sont le mari d’Anne, qui perd de plus en plus patience car sa femme, même s’il comprend et respecte sa décision, s’éloigne et il la voit dépérir sans pouvoir rien faire. Puis il y a Laura, l’assistante à domicile, très gentille et un peu maladroite, mais qui ressemble beaucoup à une des filles d’Anthony et qui va malheureusement participer à sa confusion mentale.
Rare sont les films dont la réalisation reflète le scénario et c’est une pure réussite ici. Tout est fait pour nous mettre dans la tête d’Anthony. On débute une séquence, on en termine une autre avec une ellipse temporelle, parfois avec d’autres personnages, parfois avec des séquences tournant en boucle. On pourrait presque dire qu’on est perdu pour retrouver la vraie chronologie des événements. C’est un tour de force car ça montre les défaillances de la mémoire. Le fait qu’on passe quasi l’intégralité du film dans un appartement reflète également une forme d’enfermement dans une prison de souvenirs qui manquent de stabilité.
The father, en plus d’offrir un casting remarquable, est un film bouleversant et parfait qui montre les ravages d’Alzheimer dans une vie. Une véritable claque d’émotions.