Réalisation : Christopher Nolan.
Scénario : Christopher Nolan et David S. Goyer.
Production : Larry J. Franco, Charles Roven et Emma Thomas.
Musique : Hans Zimmer et James Newton Howard.
Société de production : Warner Bros., Syncopy, DC Comics, Legendary Entertainment et Patalex III Productions Limited.
Distributeur : Warner Bros..
Date de sortie USA : 15 juin 2005.
Date de sortie française : 15 juin 2005.
Titre original : Batman begins.
Durée : 2h20.
Budget : 150 millions de dollars.
Box-office mondial : 373,7 millions de dollars.
Box-office USA : 206,9 millions de dollars.
Entrées françaises : 1 506 332 entrées.
Résumé.
Après la mort de ses parents, Bruce Wayne cherche à se venger. Suivant un entraînement, il revient à Gotham pour y remettre de la justice à travers un symbole : Batman.
Casting.
Bruce Wayne / Batman : Christian Bale (VF : Philippe Valmont).
Alfred Pennyworth : Michael Caine (VF : Frédéric Cerdal).
James « Jim » Gordon : Gary Oldman (VF : Vincent Violette).
Henri Ducard : Liam Neeson (VF : Claude Giraud).
Lucius Fox : Morgan Freeman (VF : Benoît Allemane).
Rachel Dawes : Katie Holmes (VF : Alexandra Garijo).
Jonathan Crane / L’Épouvantail : Cillian Murphy (VF : Mathias Kozlowski).
Carmine Falcone : Tom Wilkinson (VF : Philippe Catoire).
Ra’s al Ghul : Ken Watanabe (VF : Tōru Tanabe).
Richard Earle : Rutger Hauer (VF : Hervé Bellon).
Arnold Flass : Mark Boone Junior (VF : Pascal Casanova).
Affiches.
Images.
Le saviez-vous ? Anecdotes et coulisses.
Le projet débute en 2003.
Harvey Dent (Pile ou Face) devait apparaître à l’origine dans le film.
Le manoir des Wayne est le Mentmore Towers situé en Angleterre.
Keanu Reeves, Jake Gyllenhaal, Guy Pearce, Billy Crudup, Joshua Jackson, Ashton Kutcher, Eion Bailey, Steven Pasquale, Josh Hartnett, Hugh Dancy, David Duchovny, Henry Cavill et Heath Ledger ont été envisagés pour le rôle de Batman ; Christopher Eccleston, Ewan McGregor et Jeremy Davies pour celui de l’Épouvantail ; Natalie Portman, Amy Adams, Reese Witherspoon, Rachel McAdams, Claire Danes et Sarah Michelle Gellar pour celui de Rachel ; Daniel Day-Lewis et Viggo Mortensen pour celui de de Ra’s al Ghul ; Kurt Russell, Chris Cooper et Dennis Quaid ont été envisagés pour celui de James Gordon ; Anthony Hopkins pour celui d’Alfred ; Laurence Fishburne pour celui de Lucius.
La conception du Tumbler (la Bat-mobile) a nécessité neuf mois. Quatre véhicules furent construits selon les besoins des scènes et les pilotes ont passé six mois pour apprendre à la piloter. Vu la visibilité réduite, des écrans étaient disposés à l’intérieur du véhicule pour montrer ce que des caméras filmaient.
Contrairement aux films de super-héros habituels, Chris Nolan a beaucoup utilisé les maquettes et peu utilisé les images de synthèses.
Le scénario du film a été envoyé aux acteurs sous le nom de The Intimidation Game.
Il existe vingt versions préliminaires du masque de l’Épouvantail.
Le tournage s’est déroulé du 3 mars au 17 septembre 2004 en Islande, en Angleterre et dans l’Illinois.
Notre critique de Batman begins.
Batman est une figure emblématique des super-héros. Après la version réussie de Burton et les versions désastreuses de Schumacher, un retour aux sources n’est pas forcément une qualité.
Il n’était certes pas difficile de surclasser les précédents opus du chevalier noir mais on ne s’attendait pas pour autant à une telle maestria sur le scénario. Comme tout super-héros, on repart sur ses origines, sur la création du personnage, du symbole et la mise en place de tout un univers. On n’est pourtant pas dans une quête initiatique bien clichée. Tout part bien évidemment de la mort des parents de Bruce mais la suite est parfaitement travaillée pour être convaincante. Il y a une grande profondeur dans le scénario qui fait qu’il se démarque clairement du genre des super-héros et apporte quelque chose de bénéfique. En effet, malgré l’univers de Batman, nous sommes ici dans un univers bien plus réel. Il n’y a pas de fantastique, de méchants avec des super pouvoirs. C’est d’autant plus effrayant que ce qu’on voit dans l’histoire reflète la société avec bien plus de réalisme : corruption, manipulation, trahison… tout y passe.
Ce qui marque aussi est l’ambiance très sombre du film. Même si Burton l’avait fait déjà avec son style bien à lui, il y avait encore ce côté « fantaisiste ». Ici, il y a dureté générale qui dénonce aussi les inégalités sociales et ce qui va donner l’émergence d’un héros pour lutter contre ça. Un public assez jeune y trouvera son compte mais un très jeune pourrait être parfois traumatisé par des scènes assez mâtures. On échappe certes à la violence mais c’est vraiment un ressenti global d’un danger permanent de la misère sociale qui échauffe les esprits. On apprécie aussi qu’on voit vraiment l’évolution non pas d’un super-héros mais d’un symbole.
Et ce symbole est incarné par Christian Bale. Il avait déjà une carrière convaincante derrière lui et il arrive à imposer son style ici. D’un côté, le play-boy Bruce Wayne qui doit jouer de son image et de son nom pour dissiper les soupçons mais qui n’en reste pas moins un défenseur de sa ville avec son argent. De l’autre, il est Batman. Il le dit lui-même, ce n’est qu’un symbole temporaire pour redonner espoir. On s’attache rapidement au personnage et son parcours est crédible, ne franchissant jamais la ligne rouge pour rester dans le justice et dans le respect. Il va apprendre, grandir, évoluer mais reste avant tout humain et c’est ce qui fait le charme de ce héros. Il n’a pas de pouvoirs et c’est donc via des gadgets qu’il doit ses capacités (en plus de sa forme physique et d’un fort mental). Il doit son attirail à Lucius, responsable du département technologique, qui va bien vite comprendre que son client n’est pas qu’un milliardaire adepte du sport et il va le soutenir pour rejoindre sa cause. Même chose pour Gordon. Un policier au grand cœur qui a encore des valeurs et qui résiste à la corruption. Il est le clone de Batman mais à visage découvert et ils forment tout deux un excellent binôme. Quant à Rachel, elle est l’intérêt amoureux de Bruce et ce dernier doit aussi la protéger de son alter-ego ailé. Dommage que son actrice soit si peu convaincante. Que dire sur Alfred qui a enfin une grande place dans l’intrigue. Majordome de Bruce mais aussi servant de figure paternelle, on adore ce personnage qui n’est pas qu’un rôle de soutien secondaire mais un protagoniste à part entière. Le lien spirituel père/fils est excellent et leur amour marquera les esprits.
Mais que serait Batman sans des méchants dignes de ce nom ? On commence cette saga avec l’épouvantail. Membre de la justice qui n’est pas blanc comme neige, il use de son éloquence mais aussi de ses « poisons » pour parvenir à ses fins. On le voit « humain » et petit à petit s’enfoncer dans sa névrose et revêtir enfin le masque de l’antagoniste qui met tout à sac. L’autre méchant du film (ils sont souvent plusieurs dans ce genre de production) est Ra’s al Ghul, chef d’un clan d’assassins qui veut renverser le monde pour le faire repartir sur une meilleure base. Si ses intensions sont louables, on ne peut apprécier ses méthodes radicales mais il n’est pas une caricature de méchant et c’est ça qui est positif dans ce film. Enfin, il y a Falcone, le parrain de la pègre qui corrompt tout le monde.
Chris Nolan fut donc charger de remettre Batman sur le droit chemin du succès et il y arrive d’une main de maître. Il offre une réalisation maîtrisée et même parfois oppressante, donnant ce sentiment de dureté dans une ville sans foi ni loi. Les différentes séquences sont bien orchestrées aussi bien du domaine de l’intimiste que celui de l’action. Et justement l’action n’est pas gratuite, on n’a pas des scènes sans queue ni tête pour amuser la galerie. Tout est justifié et correctement dosée. On apprécie aussi le soin apporté sur le costume de Batman de même que sur l’utilisation des gadgets. Quant à la Batmobile, elle peut surprendre car on est loin de la version des comics. On est plus ici face à une sorte de tank mais on le disait, on reste dans le réalisme pour justifier le design du véhicule. Enfin, Hans Zimmer et James Newton Howard offrent ici une bande originale percutante avec un thème principal qui reste dans les mémoires.
Batman begins signe un parfait redémarrage du chevalier noir !