Réalisation : Ridley Scott.
Scénario : David Franzoni, John Logan et William Nicholson.
Production : Douglas Wick, David Franzoni et Branko Lustig.
Musique : Hans Zimmer et Lisa Gerrard.
Société de production : Dreamworks Pictures, Universal Pictures, Scott Free Productions, Mill Film, C & L et Dawliz.
Distributeur : DreamWorks Distribution.
Première mondiale : 1er mai 2000 (Los Angeles).
Date de sortie USA : 5 mai 2000.
Date de sortie française : 20 juin 2000.
Titre original : Gladiator.
Durée : 2h35 (version longue : 2h51).
Budget : 103 millions de dollars.
Box-office mondial : 503,2 millions de dollars.
Box-office USA : 187,7 millions de dollars.
Entrées françaises : 4 806 654 entrées.
Résumé.
Maximus est Général de l’armée romaine et loyal à l’Empereur Marc-Aurèle. Ce dernier est assassiné par son fils Commode qui prend le trône de Rome et ordonne d’exécuter Maximus. Parvenant à s’enfuir, devenu esclave, il devient gladiateur et réclame vengeance, cherchant à défier l’Empereur au Colisée.
Casting.
Maximus Decimus Meridius : Russell Crowe (VF : Marc Alfos).
Commode : Joaquin Phoenix (VF : Bruno Choël).
Lucilla : Connie Nielsen (VF : Françoise Cadol).
Proximo : Oliver Reed (VF : Hervé Jolly).
Juba : Djimon Hounsou (VF : Frantz Confiac).
Marc Aurèle : Richard Harris (VF : Marc Cassot).
Gracchus : Derek Jacobi (VF : Jean-Pierre Leroux).
Cicéron : Tommy Flanagan (VF : Didier Cherbuy).
Falco : David Schofield (VF : Hervé Bellon).
Gaius : John Shrapnel (VF : Inconnue).
Hagen : Ralf Moeller (VF : Inconnue).
Quintus : Tomas Arana (VF : Pierre Dourlens).
Lucius : Spencer Treat Clark (VF : Inconnue).
Cassius : David Hemmings (VF : Inconnue).
Affiches.
Images.
Le saviez-vous ? Anecdotes et coulisses.
Gladiator s’inspire librement du destin de Commode en tant qu’Empereur de Rome.
Mel Gibsonn Antonio Banderas et Hugh Jackman ont été envisagés pour le rôle de Maximus ; Jude Law pour celui de Commode ; Jennifer Lopez pour celui de Lucilla ; Richard Harris pour celui de Proximo.
Dans le scénario d’origine, Maximus devait affronter Proximo dans l’arène. Suite au décès de l’acteur Oliver Reed, la fin fut réécrite. De même, le héros avait pour nom Narcissus, qui est le vrai nom de celui qui a assassiné Commode.
La forêt qui brûle au début du film est bien réelle. Il était prévu de base une déforestation et le réalisateur a demandé à utiliser la zone pour le tournage. Le tournage de cette séquence aura duré une vingtaine de jours. Elle comprend également plus de 20 000 flèches tirées.
Le Colisée a été reconstruit en partie sur un tiers de sa superficie et sur une quinzaine de mètres de haut. Les trucages numériques ont été utilisés pour le reste de l’édifice. Quant à la foule, une partie est composée de figurants, l’autre partie est numérique ou bien de simples silhouettes en carton.
Un plan symbolique du film est celui où on voit la main de Maximus effleurée les tiges de blé. En réalité, ce n’est pas la main de Russell Crowe mais celle de sa doublure cascade Stuart Clarke.
Plus de 10 000 costumes ont été conçus pour le film ainsi que 27 000 pièces d’armure.
Le tournage s’est déroulé du 18 janvier au 29 mai 1999 au Maroc, en Angleterre, à Malte, en Italie et en Californie.
Notre critique de Gladiator.
Cela faisait des années que le péplum n’était plus présent au cinéma et ce film va changer la donne.
Dur de dire que le scénario est mauvais tant il est captivant du début à la fin. Tout est fait pour ne pas qu’on s’ennuie avec sans cesse des rebondissements aussi bien passionnants que tragiques. On commence avec le Général, montrant la puissance de Rome mais aussi ses premiers travers politiques avec un nouvel Empereur. Puis on bascule sur l’esclave et un autre mode de vie de valeurs marchandes et une lutte des classes sociales tandis que l’Empereur assoit son ivresse du pouvoir au détriment des valeurs. On continue avec le gladiateur qui se fait un nom dans une Rome obnubilée par les jeux du côté du peuple mais dont la politique est soumis au chaos avec un Empereur qui en joue. Puis vient la confrontation et le besoin de détruire l’autre, l’un par vengeance, l’autre par orgueil. Le scénario est sans cesse évolutif et procure énormément d’émotions de bien des façons.
C’est aussi un film qui va montrer une époque. Certes, même si elle est romancée pour les besoins du cinéma, on a presque un cours d’histoire sur grand écran. Que ce soit la vie des gladiateurs, leurs conditions de travail, l’engouement des jeux, leur désir de liberté dans une Rome oppressante, tout y est. Mais de l’autre, on a aussi le fonctionnement politique de l’Antiquité où des régimes s’affrontent sur le devenir de l’Empire. Si certains veulent la démocratie, le dialogue, l’écoute du peuple, d’autres se veulent plus offensifs, plus procéduraux mais aussi plus violents. On a ainsi deux mondes qui font toujours échos de nos jours avec des sujets de société et de vision du monde. Du côté historique pur, il y a bien sûr de nombreuses libertés que ce soit sur le parcours de Commode que du reste. Mais ce n’est pourtant pas si éloigné que ça de la réalité et ça permet de mieux retenir certains épisodes.
Alors peu connu à cette époque, Russell Crowe va fortement marquer les esprits. Sa prestation est excellente et mérite le détour. Il faut dire aussi que son personnage est parfaitement construit. On suit vraiment le parcours d’un homme qui a été au plus haut des grades, chuté violemment tout en bas de l’échelle sociale et trahi par les siens mais qui va puiser la force pour se relever et obtenir vengeance même si le chemin est long et chaotique. Même si ça fait un peu caricatural, il y a une forme de deuil que fait le héros et qui va accepter sa condition et son destin, devenant même un symbole pour un peuple (un subtil parallèle avec Spartacus). Face à lui, il y a Commode, incarné par Joaquin Phoenix au sommet de son art. On comprend très vite qu’il n’a rien de bien honorable et il veut juste le pouvoir. Pour autant, nous ne sommes pas dans le stéréotype de l’antagoniste. Ici, c’est plus nuancé car bien développé. Jaloux, opportuniste, stratège, c’est l’opposé de Maximus. Il veut amuser la galerie, se faire aimer de la foule mais peu importe ses tentatives, il échoue. Cela ne va que le renforcer dans sa rancune et dans sa noirceur.
Dans les autres rôles, Lucilla est coincée entre deux mondes. Proche de son frère Commode, elle subit surtout son tempérament et ne peut donc pas améliorer sa vision de la politique. Elle est aussi proche de Maximus depuis longtemps. Elle l’admire et elle l’aime aussi sans pour autant oser plus. C’est une sorte de respect mutuel. Mais elle doit surtout protéger son propre fils. Elle joue son rôle de mère mais son fils est aussi soumis à un chantage par Commode, désirant prendre le contrôle de tout. Du côté des gladiateurs, Proximo est « l’entraîneur » de l’époque. Autoritaire, sec, il reconnait en Maximus un nouvel espoir et il veut le façonner pour le faire progresser davantage. Il est contre Commode et compte bien le lui faire savoir. Puis il y a Juba, un esclave qui va sympathiser avec Maximus. S’appréciant mutuellement, ils forment un binôme de combat mais aussi une forte amitié va naître entre eux bien que venant de deux mondes différents.
Ridley Scott est à la barre de ce projet titanesque et le résultat va au-delà des attentes. Cela faisait longtemps qu’on n’avait pas vu un tel spectacle pour un film d’époque. Tout est gigantesque, les reconstitutions des décors donnent une immersion idéale et ça foisonne de détails. On voyage dans plusieurs pays et chacun donne ainsi une identité qui lui est propre. Que dire bien évidemment de la reproduction de Rome. Même s’il y a un mélange de décors réels et d’images de synthèse, le rendu est plus que convaincant. La mise en scène se veut également excellente, que ce soit dans l’intimité de certaines séquences mais aussi dans les scènes d’action dont celle du Colisée qui sont mémorables. Ce qui n’est pas négligeable dans un film d’ampleur est sa bande originale. Hans Zimmer signe ici une des meilleures partitions de sa carrière avec des mélodies posées mais avec une touche d’angoisse mais aussi des musiques épiques devenues cultes dans le cinéma. Sans oublier les chansons de Lisa Gerard envoûtantes à souhait.
Gladiator marque le cinéma autant que Rome a marqué l’Antiquité : intense, grandiose et percutant.