Réalisation : Martin Bourboulon.
Scénario : Alexandre de La Patellière et Matthieu Delaporte.
Production : Dimitri Rassam.
Musique : Guillaume Roussel.
Société de production : Chapter 2, Pathé, M6 Films, Constantin Film, Zweites Deutsches Fernsehen, DeAPlaneta, Umedia, Orange Cinéma Séries, Canal+, M6 et uFund.
Distributeur : Pathé.
Date de sortie USA : Inconnue.
Date de sortie française : 5 avril 2023.
Titre original : Les trois mousquetaires : D’Artagnan.
Durée : 2h01.
Budget : 36 millions d’euros.
Box-office mondial : 31,1 millions de dollars.
Box-office USA : Inconnue.
Entrées françaises : 3 337 401 entrées.
Résumé.
Après avoir tenté de sauver une femme d’un enlèvement, D’Artagnan se rend à Paris pour retrouver les agresseurs en intégrant les Mousquetaires. Il va se retrouver au cœur d’un conflit pouvant mettre à mal l’avenir du royaume de France.
Casting.
D’Artagnan : François Civil.
Athos : Vincent Cassel.
Aramis : Romain Duris.
Porthos : Pio Marmaï.
Milady de Winter : Eva Green.
Duc de Buckingham : Jacob Fortune-Lloyd.
Anne d’Autriche : Vicky Krieps.
Louis XIII : Louis Garrel.
Constance Bonacieux : Lyna Khoudri.
Comte de Chalais : Patrick Mille.
Capitaine de Tréville : Marc Barbé.
Gaston d’Orléans : Julien Frison.
Cardinal de Richelieu : Éric Ruf.
Affiches.
Images.
Le saviez-vous ? Anecdotes et coulisses.
Les trois mousquetaires : D’Artagnan est l’adaptation du roman Les trois mousquetaires d’Alexandre Dumas publié en 1844.
C’est un film en deux parties (qui sort quelques mois plus tard), le second opus s’appelant Les Trois Mousquetaires : Milady.
Le projet débute en 2019.
Les acteurs ont réalisé tous les combats présents dans le film.
Le tournage s’est déroulé du 16 août 2021 au 3 juin 2022 en France (dont le Palais du Louvre, l’Hôtel des Invalides à Paris, le château de Fontainebleau, le château de Chantilly, Abbaye de Royaumont, la citadelle de Saint-Malo, Troyes…
Notre critique de Les trois mousquetaires : D’Artagnan.
Chef d’œuvre de la littérature française, le roman d’Alexandre Dumas a été mainte fois adapté sur petit et grand écran. L’ambition ici : un blockbuster français.
Oui, rien que ça. À l’heure où le cinéma hollywoodien s’accapare ce rang, il est de bon ton que l’hexagone fasse la même chose. Du côté du scénario, on reconnait que c’est assez prenant. D’un simple enlèvement, on part dans un complot de grande envergure pouvant amener à une guerre entre deux pays. Le tout avec des trahisons, des retournements de situations, de la manipulation… bref, tous les codes du thriller. Un thriller dans une période de capes et d’épées, il fallait le faire, c’est osé et c’est surtout gagnant. On est vraiment happé par l’intrigue qui se déroule sans trop d’anicroches et on a envie d’en savoir toujours plus, de voir qui sont les protagonistes au cœur du complot. Étant donné que l’histoire se veut en deux longs-métrages, ici on ne se contente pas d’avoir juste les bases mais on a droit à un scénario qui se tient sur lui-même, bien qu’évidemment, la fin reste en suspens pour revenir voir le prochain opus. En parallèle à tout ça, nous avons droit aussi à une romance suffisamment crédible et pas vraiment inutile.
Si l’intrigue globale est convaincante, l’écriture ne va pas faire que des envieux. Ceux qui s’attendent à voir des dialogues soutenus, au phrasé pompeux saupoudré de mots distingués, vous serez clairement déçus. Ici, les scénaristes visent un public plus large. Pour autant, on ne tombe pas non plus dans la parodie ni dans le modernisme à l’excès… quoi que. Certaines répliques sonnent plus contemporaines. Sans en dire trop, on notera ici et là certains sujets qui se veulent plus d’actualités que de l’époque de Dumas et qui semblent plus là pour répondre au politiquement correct que comme un véritable intérêt scénaristique. On notera aussi quelques touches d’humour légères qui ne sont pas désagréables.
En voyant les têtes d’affiche, on remarque tout de suite un bon casting français et ça se ressent à l’écran tant chacun livre une très bonne prestation. D’Artagnan est séducteur, valeureux… sans être non plus la caricature de l’homme et soldat parfait. Même si par moment on flirte presque avec ce cliché mais sa construction est bien faite, le mettant vraiment au cœur de l’aventure sans être invincible. À ses côtés, nous avons forcément ceux qui donnent le titre aux film : les trois mousquetaires. On est presque déçu pour eux car Aramis et Porthos sont très en retraits et peu développé, au contraire d’Athos. Mystérieux, avec un passif étrange qu’on découvrira sans doute dans la suite, il a un bon potentiel mais qui semble encore sous exploité. On voit encore mal l’alchimie entre les quatre protagonistes qui sont finalement souvent séparés.
Le Roi de France est intéressant car on sent qu’il n’est pas à l’aise avec son poste, agissant plus de manière couarde et qui semble souvent hésitant tout en essayant de le cacher. Quant à la Reine, elle offre une petite intrigue qui donne un peu de tension. Du côté des personnages plus célèbres, le Cardinal de Richelieu joue sur plusieurs tableaux et on comprend vite qu’il n’est pas très innocent mais là encore, ça reste superficiel dans le traitement. En opposition à Milady (qu’Eva Green semble s’amuser à incarner). Manipulatrice, fourbe, stratège… elle semble tenir toutes les ficelles et cache quelque chose qu’on a envie de découvrir. Enfin, on termine avec Constance (superbement joué par Lyna Khoudri) qui, bien que servante de la Reine et intérêt amoureux de D’Artagnan, a un rôle à jouer avec ses oreilles qui trainent et sa loyauté envers son entourage.
Film d’époque, blockbuster… quand il s’agit du cinéma français, on a des raisons d’avoir peur quand l’ambition est trop élevée. Par chance, on est vraiment emballé par ce qu’on voit. Les moyens sont là sans tomber dans la surenchère. C’est beau, les images sont bien travaillées, il y a une vraie recherche artistique sur certains plans jusque dans la mise en scène. En effet, le réalisateur aime l’utilisation des plans séquences et il en use habilement surtout dans les scènes de combats, donnant un réalisme d’autant plus criant qu’on n’en perd pas une miette. Les décors sont réels et ça se voit, loin des images de synthèses ou de tournage en studios. L’autre gros atout de la technique repose sur la bande originale. Celle-ci dispose de mélodies captivantes mais aussi épiques, non sans rappeler par moment certaines musiques d’Hans Zimmer dans The Dark Knight.
Les trois mousquetaires : D’Artagnan signe un très bon blockbuster français malgré quelques défauts et qui prépare le second opus qui s’annonce sûrement bien plus intense.