Réalisation : Christopher Nolan.
Scénario : Christopher Nolan.
Production : Christopher Nolan et Emma Thomas.
Musique : Ludwig Göransson.
Société de production : Warner Bros. et Syncopy.
Distributeur : Warner Bros..
Date de sortie USA : 3 septembre 2020.
Date de sortie française : 26 août 2020.
Titre original : Tenet.
Durée : 2h30.
Budget : 250 millions de dollars.
Box-office mondial : 365,3 millions de dollars.
Box-office USA : 58 millions de dollars.
Entrées françaises : 2 349 310 entrées.
Résumé.
Lorsqu’il est recruté par l’agence Tenet pour sauver le monde d’une troisième guerre mondiale, il ne sait pas encore qu’il va devoir utiliser les inversions temporelles pour réussir ses missions, aidé de l’agent expérimenté Neil.
Casting.
Le Protagoniste : John David Washington (VF : Namakan Koné).
Neil : Robert Pattinson (VF : Thomas Roditi).
Katherine « Kat » Barton : Elizabeth Debicki (VF : Céline Mauge).
Andrei Sator : Kenneth Branagh (VF : Renaud Marx).
Priya Singh : Dimple Kapadia (VF : Sylvia Bergé).
Sir Michael Crosby : Michael Caine (VF : Frédéric Cerdal).
Ives : Aaron Taylor-Johnson (VF : Laurent Maurel).
Victor : Martin Donovan (VF : Guillaume Orsat).
Wheeler : Fiona Dourif (VF : Olivia Luccioni).
Mahir : Himesh Patel (VF : Eilias Changuel).
Barbara : Clémence Poésy (VF : elle-même).
Klaus : Jack Cutmore-Scott (VF : Anatole de Bodinat).
Affiches.
Images.
Le saviez-vous ? Anecdotes et coulisses.
Le projet débute en 2014.
Le physicien Kip Thorne a servi de consultant lors de l’écriture du scénario.
Le titre provisoire du film était Merry Go Round.
L’explosion du Boeing 747 contre un hangar est authentique. Ce ne sont ni des maquettes ni des effets numériques.
Les inversions temporelles ne sont pas toutes des trucages numériques. Les acteurs ont appris à jouer à l’envers de même que parler à l’envers.
La séquence d’ouverture à l’opéra comporte 3500 figurants.
Le tournage de la course poursuite sur l’autoroute a nécessité trois semaines.
Le tournage s’est déroulé du 19 mai au 12 novembre 2019 au Danemark, Estonie, Inde, ltalie, Norvège, Angleterre et Californie.
Notre critique de Tenet.
On le sait, avec Chris Nolan, le temps est une pièce maîtresse de ses productions.
Si vous aviez eu le cerveau retourné avec Inception, dites vous qu’ici on passe encore un cap qui, même après plusieurs visionnages, vous aurez du mal à vous en remettre. En effet, nous ne sommes pas dans une histoire de voyage dans le temps mais bien d’inversion temporelle, là où deux temporalités peuvent coexister sauf qu’elles ne se dérouleront pas dans le même sens. Il faut donc du temps pour se faire à cette idée et il est dommage que l’explication donnée soit si vite expédiée alors que ça aurait mérité quelque chose de plus long pour bien assimiler le concept. Si on accepte ce qu’on nous donne sans trop se creuser la tête, ça reste quand même quelque chose d’assez complexe à appréhender à chaque fois que les temporalités sont synchronisées. Ce qui aurait pu être l’énorme force du scénario devient une forme de faiblesse car on a tendance à s’y perdre sur quand on est et surtout cette grande bataille finale qui a tendance à nous embrouiller davantage. On est à la fois captivé mais aussi décontenancé sur ce qu’il fallait vraiment suivre.
Mais au-delà de cet aspect de science-fiction, c’est aussi un film d’espionnage. Un genre qu’on retrouve souvent au cinéma et il a de la concurrence dans ce domaine. Le scénario est donc bien alambiqué avec de la manipulation dans tous les sens, de l’infiltration, des courses poursuites, des combats, des fusillades… C’est un genre de grand complot pour sauver le monde et la temporalité devient une arme quand elle est manipulée par de mauvaises personnes. On reconnait que c’est assez prenant mais encore une fois, il faut vraiment s’accrocher pour ne pas perdre une miette. Et même là, parfois on est perdu. Même si on a de la tension et du mystère, propre au genre de l’espionnage, et que l’écriture est plutôt bonne, il n’y a pas cet engouement où on est vraiment pris sur notre siège en étant transporté par l’histoire. Bien que la séquence conclusive soit surprenante.
L’un des atouts du film repose sur son excellent casting, du premier au second rôle, c’est parfait. On commence avec le Protagoniste, un personnage qui n’aura finalement jamais de nom, renforçant ce mystère. Le plus cocasse est que jamais dans le film il n’y a eu besoin de le mentionner et ça passe facilement qu’on en arrive au générique sans être jamais posé la question de son nom. Il se trouve pris dans une enquête internationale et il se veut un agent de terrain compétent mais qui va devoir travailler avec de nouveaux outils qu’il faut apprendre à maîtriser. On est loin des gadgets high tech car vous l’aurez compris, le temps devient un moyen de réussir les missions. Il est aidé par Neil, quelqu’un qui maîtrise aussi bien le terrain que le renseignement, tout en gérant efficacement les rouages de la temporalité. C’est un guide et une forme de mentor également et leur complicité à tous deux fonctionne parfaitement.
Dans les seconds rôles, Kat est celle qui va faire une sorte de lien dans le temps, les aidant dans leur mission mais en devant assurer de gros risques de faire la personne qui a retourné sa veste. Pas de romance dans ce film et c’est une bonne chose et elle n’est donc pas là pour ça. C’est une femme menant une relation malsaine mais qui est aussi prise au piège. Le geôlier n’est autre qu’un terroriste qui veut organiser une troisième guerre mondiale et s’aider du temps pour contrecarrer le service d’espionnage qui est à ses trousses. Chacun va donc utiliser le même outil mais pas pour la même finalité et ça donne des moments de tension assez intéressants.
Avec Chris Nolan à la réalisation, on sait qu’on va en avoir plein les yeux avec du grand spectacle sans jamais être dans une surenchère visuelle. En effet, on sent qu’ici le numérique n’a pas vraiment sa place et ça renforce clairement l’immersion dans le film. Ça envoie du lourd, que ce soit la séquence d’ouverture très intense, l’explosion de l’avion, l’escalade de l’immeuble, la folle poursuite en voiture ou la grande bataille finale (d’ailleurs c’est là qu’on voit que les gens courent vraiment à l’envers, ce qui casse parfois un peu le but recherché). Le tournage en IMAX donne d’ailleurs un cadre d’image impressionnant qui contribue à l’immensité de l’action. L’autre atout repose sur la bande originale qui plante le ton dès le début du film que ça en fait exploser les enceintes. Les musiques sont puissantes même s’il est dommageable qu’au final, aucune mélodie ne reste clairement en tête.
Tenet est aussi mystérieux qu’intense mais ce mélange temporel est parfois trop chaotique pour être pleinement captivant.