Réalisation : Yann Gozlan.
Scénario : Michel Fessler, Aurélie Valat, Jean-Baptiste Delafon, Yann Gozlan et Audrey Diwan.
Production : Thibault Gast, Éric Nebot et Matthias Weber.
Musique : Philippe Rombi.
Société de production : 2425 Films, Eagles Team Entertainment et SND Films.
Distributeur : SND Films.
Première mondiale : 24 août 2023 (Angoulême).
Date de sortie USA : Inconnue.
Date de sortie française : 6 septembre 2023.
Titre original : Visions.
Durée : 2h03.
Budget : Inconnu.
Box-office mondial : Inconnue.
Box-office USA : Inconnue.
Entrées françaises : 170 639 entrées.
Résumé.
Estelle est pilote de ligne, passant sa vie entre les avions et sa vie de couple avec Guillaume. À l’aéroport, elle retrouve par hasard la photographe Ana, avec qui elle a eu une aventure 20 ans auparavant.
Casting.
Estelle : Diane Kruger.
Guillaume : Mathieu Kassovitz.
Ana : Marta Nieto.
Isa : Aleksandra Yermak.
Marco : Grégory Fitoussi.
Johana Van Damaker : Amira Casar.
Charlotte : Elodie Navarre.
Hiroshi : Yun Lai.
Le copilote : Adrien Malvoisin.
Le copilote : Romain Fleury.
Affiches.
Images.
Le saviez-vous ? Anecdotes et coulisses.
Le tournage s’est déroule de mai à août 2022 dans le sud de la France.
Notre critique de Visions.
Après son précédent film de très haute qualité (Boite noire), on est donc confiant pour quitter le monde sonore pour celui du visuel.
Le principe d’un thriller est de nous tenir en haleine, de faire planer le doute, de mettre du mystère et de nous faire échafauder des théories jusqu’à la révélation finale. Le scénario commence effectivement en ce sens et on est rassuré. Malheureusement, cela va être de courte durée. Après une très longue partie sur l’infidélité de l’héroïne qui donne lieu à des séquences hautement répétitives, on bascule alors dans la confusion des événements. Sauf qu’on tombe dans quelque chose qui est du déjà-vu. On oscille donc entre paranoïa, effets secondaires de médicaments, hallucinations, rêves prémonitoires… plusieurs causes dont on connaître la vraie origine que sur la fin. Il est dommage que l’histoire soit par moment ennuyante car on ne ressent clairement pas de tension. Même les suspicions du mari ne sont pas exploitées. On a cette impression de faire du surplace, la faute à de faibles péripéties. On ne comprend pas trop vers où on veut nous amener et c’est regrettable. Puis quant vient enfin les différentes explications, on ne salue pas le manque d’originalité même s’ils ont tenté de brouiller les cartes durant tout le film. Concernant la scène conclusive, elle a de quoi dérouter mais justement, de trop. C’est presque la touche décevante pour la dernière note.
Estelle est donc le protagoniste principale sur qui repose tout le film. Présentée comme organisée, méthodique, compétente, posée… elle va s’enfoncer de plus en plus où sa perception de la réalité défaille. Une idée intéressante mais qui n’arrive pas à la rendre attachante. Diane Kruger livre une prestation sensationnelle de femme perdue dans sa vie, désirant un enfant avec un mari qu’elle trompe avec une femme qu’elle a connu plus jeune qui avait déjà détruit sa vie. Cette femme justement, Ana, qui est mystérieuse et pour cause, on ne saura finalement pas grand chose d’elle à part sa profession et son aspect manipulateur. Elle joue avec Estelle et est une sorte d’antagoniste dans le scénario. Le dernier personnage est bien évidemment Guillaume, l’époux. Tout le film il est montré comme suspicieux, sec dans sa façon de parler, ne faisant pas confiance. Un peu cliché sur les bords pour un thriller traitant d’infidélité. On est donc dans un triangle amoureux un peu sordide.
En revanche, la réalisation tient bien la route. On a même l’impression parfois de retrouver du Hitchcock dans la mise en scène. Le réalisateur pose une ambiance malaisante pour mêler à la confusion. Il joue aussi beaucoup, pour justifier le titre, sur la vision. D’une part, sur les potentielles hallucinations de l’héroïne, d’autre part, sur le sens de la vue. Les gros plans sur les yeux ou les objets circulaires, sur les objets qui tournent… De même qu’un cadrage assez fermé reflétant la prison que se bâtit Estelle. Néanmoins, certains plans sont superflus et on se dit qu’ils ont une utilité dans l’intrigue mais en fait non. La bande originale du métrage se veut aussi très bonne, en particulier dans la première partie du film. Malgré le thème visuel, le mixage sonore a son importance avec des bruitages poussés et jouant sur notre perception de la séquence.
Visions nous fait voler en plein brouillard sans but précis et de vouloir mettre trop de turbulences nuit au voyage malgré la qualité technique.