Réalisation : Frank Darabont.
Scénario : Frank Darabont.
Production : Frank Darabont et David Valdes.
Musique : Thomas Newman.
Société de production : Warner Bros., Castle Rock Entertainment et Darkwoods Productions.
Distributeur : Warner Bros..
Date de sortie USA : 10 décembre 1999.
Date de sortie française : 1er mars 2000.
Titre original : The Green Mile.
Durée : 3h08.
Budget : 60 millions de dollars.
Box-office mondial : 286,6 millions de dollars.
Box-office USA : 136,8 millions de dollars.
Entrées françaises : 1 740 897 entrées.
Résumé.
En 1935, Paul Edgecomb travaille dans les couloirs de la mort d’un pénitencier. Il a pour nouveau détenu John Caffey, un colosse accusé du meurtre de deux fillettes. En apprenant à le connaître, Paul se met à douter de la véracité des faits et découvre le don mystérieux de John.
Casting.
Paul Edgecomb : Tom Hanks (VF : Jean-Philippe Puymartin).
John Caffey : Michael Clarke Duncan (VF : Peter King).
Brutus « Brutal » Howell : David Morse (VF : Loïc Houdré).
Percy Wetmore : Doug Hutchison (VF : Martin Amic).
Dean Stanton : Barry Pepper (VF : Rémi Bichet).
Harry Terwilliger : Jeffrey DeMunn (VF : Christophe Odent).
Édouard Delacroix : Michael Jeter (VF : Gilbert Beugniot).
William « Billy the Kid » Wharton : Sam Rockwell (VF : Pierre-Olivier Mornas).
Arlen Bitterbuck : Graham Greene (VF : François Siener).
Hal Moores : James Cromwell (VF : Claude Lévêque).
Jan Edgecomb : Bonnie Hunt (VF : Nathalie Juvet).
Melinda Moores : Patricia Clarkson (VF : Francine Bergé).
Paul Edgecomb (âgé) : Dabbs Greer (VF : Maurice Chevit).
Elaine Connelly : Eve Brent (VF : Martine Sarcey).
Affiches.
Images.
Le saviez-vous ? Anecdotes et coulisses.
La ligne verte est l’adaptation du roman du même nom de Stephen King publié en 1996.
Ving Rhames et Shaquille O’Neal ont été envisagés pour le rôle de John Caffey ; John Travolta, Kevin Costner, Michael Douglas, Richard Gere, William Hurt et Jeff Bridges pour celui de Paul Edgecomb.
Mister Jingle est incarné par quinze souris.
Michael Clarke Duncan doit son rôle à Bruce Willis (avec qui il venait de tourner dans Armageddon) qui a appelé le réalisateur Frank Darabont pour le conseiller de l’engager.
Pour renforcer la grande taille de John Caffey, la taille du lit a été raccourcie pour que l’acteur Michael Clarke Duncan paraisse encore plus grand. De même, l’acteur a une taille similaire à David Morse (Brutal) et à James Cromwell (Hal). Différents angles de caméras ont permis d’augmenter sa stature et parfois Michael Clarke Duncan était sur une marche pour dominer les autres acteurs. Concernant la chaise, lorsqu’il est assis dessus, ce n’est pas la même que dans le reste du film, la sienne étant conçue plus petite pour à nouveau faire paraître l’acteur plus grand.
Tom Hanks devait incarner la version âgée de son personnage grâce à un maquillage vieillissant mais l’idée fut finalement abandonnée.
Michael Clarke Duncan n’était pas à l’aise à l’idée de saisir l’entrejambe de Tom Hanks pour la scène où il le guérit. Hanks a alors placé une bouteille d’eau vide dans son pantalon afin que la scène puisse être tournée.
L’auteur du roman Stephen King a fait une visite lors du tournage, s’asseyant même sur la chaise électrique prévue pour le film. Il a jugé le long-métrage comme la meilleure adaptation de ses romans.
Le tournage s’est déroulé de juillet à décembre 1998 au Tennessee et en Californie.
Notre critique de La ligne verte.
Les adaptations des romans de Stephen King au cinéma sont souvent des catastrophes.
La peine de mort est toujours un sujet à débat quelque soit les époques. Faire tout un film là-dessus est donc intéressant surtout quand on le place à une époque des États-Unis où les noirs étaient coupables de tout et rien du moment qu’ils finissent sur la chaise électrique. Dire que ce film ne laisse pas indifférent est un doux euphémisme. En effet, le scénario ne cherche pas à nous faire réfléchir sur le bien fondé ou non des exécutions mais c’est plus sur la moralité que ça va se jouer. Stephen King oblige, il va y avoir des séquences choquantes et cela va bien retranscrire les couloirs de la mort mais on va aussi avoir droit à une touche de fantastique, discrète mais tellement porteuse que ça en serait presque crédible.
Le scénario va alors nous conduire sur la bonté de l’âme humaine mais aussi ses travers. Qui est coupable ? Celui sur la chaise ou celui qui donne l’ordre ? Est-ce que le fait d’appuyer sur un bouton peut déstabiliser quelqu’un ? Peut-il y avoir de l’espoir dans ce couloir ? La religion peut-elle être source de rédemption ? Tant de questions qui auront des réponses et qui vous toucheront profondément. Il est quasi impossible de retenir ses larmes tant les émotions sont hautement présentes dans des scènes poignantes qui resteront longtemps dans les mémoires. De plus, en sous-jacent, il y a aussi une dénonciation sur le racisme envers le noir dans cette Amérique qui pratique encore la ségrégation. Sans être tout l’objet du métrage, c’est habilement traité mais ce qui va faire la vraie force du film repose sur ses personnages.
On le dit d’entrée de jeu : le casting est magistral, des rôles principaux aux seconds rôles. C’est ce qui va donner tant de convictions dans les différents protagonistes. Paul Edgecomb, joué par l’excellent Tom Hanks, est quelqu’un de droit, de juste, de professionnel et surtout d’humain malgré sa profession. Un métier qui commence à le torturer. Il va complètement se remettre en question et s’interroger sur la valeur de son âme. Il reste respectueux des détenus qui attendent la mort mais l’arrivée de John va lui faire franchir un seuil interdit : se lier d’amitié. John Caffey justement, dont l’acteur Michael Clarke Duncan livre une prestation exceptionnelle, est un énorme coup de cœur. Armoire à glace monstrueuse, muscles énormes, qui ferait peur dans une rue obscure… mais qui a un cœur immense, une sincérité sans pareille et une gentillesse inépuisable. On s’attache immédiatement à lui car ce colosse a peur du noir. Doté d’un don qu’il ne comprend pas, il va subjuguer toute l’équipe par ses capacités. Avec Paul, ils vont former un duo attendrissant qui en fera craquer plus d’un.
Les seconds rôles ne sont pas en reste. Brutal est l’autre gardien qui se veut humble et proche des détenus pour leur offrir des derniers instants dignes. Même chose pour les autres membres de l’équipe même s’ils sont moins mis en avant. Le seul qui va être exploité fortement est Percy. C’est une personne exécrable, qu’on déteste dès qu’on le voit et qui prend un malin plaisir à faire souffrir les détenus par pur sadisme. Il joue du poste de son père pour ne s’accorder aucune limite et va jusqu’à commettre l’impensable. Le directeur de la prison est coincé entre son job et son côté humain, devant faire des choix difficiles pour préserver un équilibre précaire. Dans les autres prisonniers, Billy le Kid est un criminel loufoque qui mérite clairement sa place tandis qu’on va être touché par la naïveté et la gentillesse d’Ed qui va sympathiser avec une souris nommé Mister Jingle qui va être un des symboles du film.
La perfection ne va pas s’arrêter qu’à l’histoire et aux personnages mais va jusque dans la réalisation. Frank Darabont a compris l’esprit du roman et va apporter encore plus de matière pour le sublimer. Les images sont travaillées, tout est pensé pour nous faire ressentir quelque chose. Qu’on soit au ras du sol pour le point de vue de la souris ou bien en hauteur pour la grandeur de John, on oscille entre les niveaux tout en apportant un cadrage qui donne un sens au contexte. Les décors sont peu nombreux dans ce film mais le couloir de la mort n’est ni lugubre, ni austère, ni coloré. C’est un lieu qui se veut très neutre et on ne se sent pas mal à l’aise en y étant une grosse partie du film. Le rythme est excellent et arrive à nous mettre sous tension surtout, sans mauvais jeu de mot, lors des séquences d’exécution sur la chaise électrique. On s’accroche à notre siège. Enfin, la bande originale est sublime, donnant des mélodies mémorables qui sont tellement poétiques que ça contraste fortement avec le sujet.
La ligne verte est un pur chef d’œuvre sans aucun défaut qui marque l’histoire du cinéma.